Salaire net moyen mensuel dans la fonction publique territoriale : la lecture des statistiques mérite toujours d'être affinée !
Dans le cadre des notes qu'il rédige régulièrement sur les salaires, l'Insee a publié cet été une note spécifique sur l'évolution des salaires dans la Fonction Publique territoriale (FPT) (*), sur la base d' observations portant sur l'année 2020.
Pour mémoire :
- Fin 2020, 1,9 million de salariés, y compris bénéficiaires de contrats aidés mais hors assistants maternels et apprentis, travaillent en France dans les collectivités locales.
- 46 % des salariés travaillent dans la filière technique, 24 % dans la filière administrative, 11 % dans les activités de la culture, de l’animation et du sport, 9 % dans la filière sociale, 5 % dans les activités médico-sociales et médico-techniques et 4 % dans celles liées à la sécurité (police municipale, incendie et secours).
Au-delà des effets d'annonces sur le salaire net moyen mensuel qui s'élèverait à 2.019 euros, affichant une augmentation de 0,80% en euros constants et des commentaires qui pourraient en être tirés un peu rapidement....une lecture attentive s'impose pour mieux cerner les différentes réalités du terrain.
En effet, comme le précise d'ailleurs la note de l'Insee, "cette moyenne prend en compte tous les agents des collectivités locales, tous statuts et catégories confondus, qu’ils soient fonctionnaires ou non."
Les auteurs de la note précise aussi qu'en fait les situations sont très hétérogènes. Ainsi en y regardant de plus près on peut lire effectivement que :
- le salaire net moyen des fonctionnaires de la FPT augmente de 0,7 % en euros constants...moins que celui des non-fonctionnaires avec + 1,6 %.
- le salaire net moyen en équivalent temps plein s’élève à 1 909 euros par mois dans les communes et à 2 216 euros dans les départements.
- et que les femmes gagnent en moyenne 8,5 % de moins que les hommes. À caractéristiques identiques, l’écart est de 5,1 %. ( cf. 5% en 2019)
Un autre élément à intégrer concerne les modalités de calcul dans la mesure où, à titre individuel, le résultat est loin d'être le même pour les agents qui n'ont aucune mesure dans l'année liée à l'avancement ou aux promotions.
L'intégration dans l'analyse depuis des années maintenant de la prise en compte de l'ancienneté et des qualifications dans l'appréciation statistique du maintien du pouvoir d'achat des salaires des fonctionnaires (Etat, hospitaliers, territoriaux) est pour le moins en sérieuse contradiction avec l'esprit même des dispositions générales du statut de la Fonction Publique.
Ainsi importe-t-il également de souligner que les auteurs de cette étude, eux mêmes, signalent que la hausse du salaire net moyen en euros courants est soutenue :
-
par la poursuite de l’application du protocole relatif aux parcours professionnels, aux carrières et aux rémunérations (PPCR) pour les fonctionnaires
-
mais aussi par l’instauration de la prime exceptionnelle « Covid-19 », destinée aux agents particulièrement mobilisés pendant l’état d’urgence sanitaire. Exonérée de cotisations, de contributions sociales et d’impôt sur le revenu, cette prime est en général plafonnée à 1 000 ou 1 500 euros en fonction du type d’établissement dans lequel l’agent travaille et de sa localisation. Versée à environ un agent sur cinq de la FPT en 2020, cette prime exceptionnelle contribue pour + 0,5 point à la hausse du salaire net moyen en EQTP en 2020. ...un élément non négligeable.
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Effectivement...!!!
Tout dépend du point de vue qu'on s'place..par rapport à l'idée qu'on s'en fait....et de ce qu'on veut démontrer !!
FACE A L’INFLATION, LE GOUVERNEMENT DOIT OUVRIR DES NEGOCIATIONS
FACE A L’INFLATION, LE GOUVERNEMENT DOIT OUVRIR
DES NEGOCIATIONS D’URGENCE !
Les gouvernements successifs du premier quinquennat Macron ont refusé systématiquement toute
négociation sur l’amélioration de la rémunération des fonctionnaires. L’augmentation du point d’indice,
l’amélioration des carrières et de la grille de la Fonction publique sont restés des sujets tabous.
Le résultat de cette politique est catastrophique d’une part, la smicardisation d’une grande partie des
fonctionnaires, d’autre part le tassement de la grille qui remet en cause le droit à la carrière et la
reconnaissance des qualifications à travers les catégories A, B et C.
Force est de constater qu’aujourd’hui, Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction
Publiques, poursuit malheureusement le même principe de refus systématique de négocier.
Le gouvernement a décidé unilatéralement d’augmenter la valeur du point d’indice de 3,5 % et de modifier
la grille de la catégorie B. Il ne prévoit aucune négociation avec les organisations syndicales en vue
d’augmenter le traitement des fonctionnaires !
FO ne peut que dénoncer avec force la poursuite de cette politique de refus systématique d’ouvrir de réelles négociations avec les organisations syndicales.
Ce choix politique est d’autant plus scandaleux que l’ensemble des salariés subit de plein fouet une inflation qui ne cesse d’augmenter.
Seule l’ouverture de réelles négociations permettrait de mettre en avant la réalité de la perte de pouvoir
d’achat subie par les fonctionnaires, suite à l’effondrement de la valeur du point d’indice depuis le 1er janvier 2000.
En effet, entre le 1er janvier 2000 et le 31 août 2022, l’inflation est de 40,4 %.
Ce niveau est bien supérieur aux maigres augmentations de la valeur du point d’indice sur la même période.
Aujourd’hui, pour retrouver le pouvoir d’achat du point d’indice du 1er janvier 2000, il faudrait augmenter la
valeur du point de 22,9 %
C’est dire à quel point la dernière augmentation du point d’indice, le 1er juillet dernier, n’a absolument pas
permis de compenser le décrochage de la valeur du point par rapport à l’augmentation des prix.
FO n’aura de cesse d’exiger de véritables négociations pour augmenter le traitement des fonctionnaires.
Lors de ces négociations, FO mettra en avant ses revendications :
- Le rattrapage de la perte du pouvoir d’achat du point d’indice depuis le 1er janvier 2000,
- Un démarrage de la grille à 120 % du SMIC pour la catégorie C, 140 % du SMIC pour la catégorie B et
160 % du SMIC pour la catégorie A.
- Une amplitude indiciaire de coefficient 6 entre le bas de la grille et le haut de la grille
- L’intégration de la moyenne des primes dans le traitement