Réorganisations et pertes d'emploi se poursuivent dans le secteur bancaire
Une fois encore, c’est par voie de presse que nous avons découvert la « rumeur » selon laquelle le groupe HSBC serait en passe de vendre la banque de détail HSBC France.
Les élus de HSBC ont immédiatement réagi et interpellé la direction qui, dans un premier temps, a rétorqué « ne pas commenter les rumeurs » mais a finalement accordé un entretien avec Jean Beunardeau (directeur général de HSBC France) aux organisations syndicales mi-septembre...
Lors de cet entretien, les dirigeants se sont simplement contentés de déclarer que rien n’était acté !
Lors du comité central d'entreprise du 3 octobre, le directeur général de HSBC France s’est cependant engagé à informer les représentants des salariés sur l’avancée des réflexions du groupe HSBC.
Or; lors de ce comité central d’entreprise, le flou a persisté et le seul constat qui en est ressorti portait sur la confirmation que les semaines à venir vont être agitées.
Le site des Champs-Elysées va déménager, un projet de restructuration des fonctions centrales va être présenté et la revue stratégique qui est encore en cours de finalisation va être présentée. Toutes les options restent envisageables et, face à telles incertitudes, notre organisation syndicale s’insurge contre ces attitudes qui tendent à générer un quotidien professionnel anxiogène pour les salariés de HSBC.
La Société Générale, elle, vient d’annoncer son énième projet de transformation à horizon 2023 dans la banque de détail. Globalement, ce plan devrait entraîner la suppression d'environ 530 postes en France, dont 360 à horizon 2023 pour les centres de service clients (back-offices) et 170 à horizon 2021 sur le reste des périmètres concernés.
Ces suppressions sont annoncées sans recours à des licenciements économiques et sans départs contraints (selon la direction) et dans le cadre de l'accord « emploi 2019/2022 ».
La Société Générale a déjà amorcé la suppression de 3 450 postes en France et la fermeture de 500 agences entre 2015 et 2020, malgré 3,8 milliards d'euros de bénéfices en 2018 ! FO banques déplore une telle situation et soutient ses élus au sein de la Société Générale dans leurs actions militantes qui tendent à faire connaître les positions de notre organisation.
En 2019, 90 % des suppressions d’emplois à l'échelle mondiale dans le secteur bancaire l’ont été en Europe. Une succession de plans d’économies chez BNP Paribas, Deutsche Bank, Santander, Commerzbank, HSBC, Barclays, KBC, Société Générale et Caixabank : 50 000 emplois vont disparaître.
Les employeurs du secteur financier rabâchent en permanence que les taux bas, les coûts de fonctionnement et les contraintes réglementaires pèsent sur la rentabilité des banques mais n’oublions pas qu’en 2018, les banques françaises ont engrangé plus de 25 milliards d’euros.
En pleine période où les banques accélèrent leur numérisation, les contraintes et refontes des métiers et postes liés à l'informatique notamment exercent de plus en plus de pressions sur l'activité de la majorité des salariés. L’emploi demeure une préoccupation car le sentiment d’insécurité professionnelle devient très anxiogène en raison de la diminution régulière des effectifs, que ce soit à travers des plans massifs de licenciements ou sans mais avec des réorganisations et restructurations perpétuelles.
Comme l’explique une très récente étude au sein de la Société Générale ou de la BNPP, le manque de reconnaissance, le chantage à l’emploi, les suppressions de postes et la dégradation des conditions de travail sont des constats dénoncés par nos représentants.
Notre fédération :
- dénonce l’accroissement incessant des charges de travail,
- dénonce le manque accru de temps et de moyens (formations, renforts d’effectifs…),
- revendique des mesures concrètes pour l’amélioration des conditions de travail,
- réaffirme que l’avenir des banques passe par le maintien et le développement des emplois dans le cadre de la transformation.
Dans le secteur bancaire, les plans et suppressions se succèdent et nos représentants s’engagent à traiter toutes ces revendications dans les banques et sociétés financières au quotidien et à travers les institutions représentatives du personnel dans les établissements.