Réforme des retraites : rencontre entre le gouvernement et la CFE-CGC groupe RATP
Jeudi 17 octobre 2019, la CFE-CGC groupe RATP a été reçue par Jean-Baptiste Djebbari, Secrétaire d’État aux transports, pour une concertation sur la réforme des retraites.
En lieu et place d’une réelle réunion de travail, nous avons été conviés à une séance de communication du gouvernement. Nous en voulons pour preuve la présence d’un journaliste prenant des photos en tous sens mettant le Secrétaire d’État en scène, présence dont nous n’avons été informés qu’un quart d’heure avant la réunion.
Jean-Baptiste Djebbari n’était manifestement pas habilité à apporter des réponses à nos questions, restant sur les grands principes du rapport de Jean-Paul Delevoye.
Ainsi, nous n’avons pu obtenir ni les flux financiers ayant servi à la construction du modèle économique du régime universel ni de réponses rassurantes sur l’emploi des personnes âgés ou les effets du report de l’âge de départ à la retraite sur le bénévolat, par exemple.
Si une réforme sociétale de cette ampleur aurait dû imposer un véritable dialogue social avec l’ensemble des corps intermédiaires, la démocratie l’exige sans détours. Car la question qui se pose est : dans quelle société voulons-nous vivre demain ?
Avec la transformation numérique dans laquelle le Président de la République engage résolument le pays, transformation qui supprime de nombreux emplois qualifiés de façon exponentielle, la question du partage de la valeur ajoutée, donc de la répartition du temps de travail et du financement des retraites, se pose urgemment.
À ce stade, le régime universel n’apporte aucune réponse, ce qui est inquiétant.
La CFE-CGC groupe RATP rappelle que le dynamisme économique d’une société repose sur la vitesse de circulation de la monnaie. À ce titre, des retraités en bonne santé bénéficiant d’une pension par répartition sont des acteurs économiques indispensables et efficaces.
Par conséquent, nous exigeons qu’aucun futur retraité ne soit perdant dans le cadre du bouleversement sociétal qui s’annonce et que toute harmonisation se fasse par le haut et non par le bas.
Les classes moyennes et moyennes supérieures, principaux contributeurs de la solidarité en France, ne veulent pas être les dindons de la farce une fois de plus.
Une telle réforme mérite donc mieux qu’une mascarade de concertation à des fins purement marketing et le gouvernement ne saurait avoir raison seul, envers et contre tous.
Faute de vraies négociations et de réponses concrètes à ses nombreuses interrogations, la CFE-CGC groupe RATP maintient son intention de déposer un préavis de grève à partir du 5 décembre 2019.