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08 / 09 / 2023 | 67 vues
Thierry Beaudet / Abonné
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Réfléchir à un service public d’accueil de la petite enfance plus efficace

La publication du livre « Le prix du berceau » (Seuil), faisant suite à un rapport publié par l’Inspection générale des affaires sociales, relance le débat sur les mauvaises pratiques de certaines crèches privées et la nécessité de réfléchir à un service public d’accueil de la petite enfance plus efficace.


Aujourd'hui, le nombre de places disponibles en France pour l'accueil des enfants de moins de 3 ans est évalué à 59,8 places pour 100 enfants (ONAPE, 2021). Ce manque de disponibilités n'est pas nouveau et les nombreux plans de création de places ne permettent pas de faire face aux difficultés des parents. Pire encore, de véritables inégalités sociales sont observées aujourd'hui entre les parents pour trouver une solution d'accueil, que renforce un système insuffisamment lisible.

 

Après une saisine du Premier ministre, le Conseil Economique, social et environnemental (CESE) s’était saisi de cette question et avait rendu le 22 mars 2022 un avis intitulé « Vers un service public d’accueil de la petite enfance ».

 

Dans ce projet d’avis, le CESE dessine les contours d’un service public d’accueil de la petite enfance plus efficace, permettant notamment de se mettre au service du bien-être de l’enfant, et de résoudre les défaillances des politiques d’accueil du jeune enfant.

 

Parmi les 17 préconisations formulées, le CESE propose :

 

De garantir le droit à tout enfant à être accueilli, selon le libre choix de ses parents :

 

  • En valorisant les métiers des professionnelles et professionnels de la petite enfance en agissant sur les priorités suivantes : les salaires, la formation, les perspectives professionnelles, la valorisation des compétences et la mixité.

 

D’assurer un service public au service du bien-être de l’enfant, qui favorise l’égalité des chances :

 

  • Rendre obligatoire un contrôle de la qualité d’accueil dans les structures et déterminer une politique de prévention, de repérage et de lutte contre la maltraitance ;
  • Prévoir des formations destinées aux professionnelles et professionnels pour l’accueil des enfants en situation de handicap ou atteints de maladies chroniques ;

 

N’hésitez pas à nous contacter pour décryptage sur le sujet dans le cadre d’éventuels sujets en préparation : Marie-Andrée Blanc (présidente de l’Union national des associations familiales depuis 2015) et Pascale Coton (vice-présidente de la CFTC), rapporteures de l’avis, sont disponibles pour tout échange ou interview.

 

Pour retrouver l’avis du CESE, sa synthèse et l’ensemble des préconisations

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Cinq mois après le rapport de l’inspection générale des affaires sociale (IGAS), deux ouvrages  « Babyzness »  (Bérangère Lepetit et Elsa Marnette paru le jeudi 7 septembre) et « Le prix du berceau » (Daphné Gastaldi et Mathieu Périsse paru le vendredi 8 septembre), dressent un constat accablant du secteur des crèches privées : ration sur la nourriture, des bébés pas changés, oubliés dans les dortoirs, maltraitance, salariées en situation de burn-out, c’est la course aux profits et à la rentabilité qui domine dans le secteur des crèches privées !

 

La pénurie de places en crèche collective a permis le développement anarchique du secteur privé, favorisé par une déréglementation du secteur de la petite enfance.

 

Pourtant Force Ouvrière n’a eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme face aux dérives de ce système !

Rappelons que , depuis près de 20 ans, l’importance de construire un véritable service public de la petite enfance qui garantit un reste à charge soutenable pour les familles avec des normes de qualité et de contrôle renforcés.

 

Cette prise de conscience collective est salutaire mais elle ne doit pas rester sans réponse. En effet, nous avons l’amère expérience du secteur des EHPAD privés avec la mise en lumière d’un système qui maltraite nos aînés. Pourtant aucune réponse concrète n’a été mise en place par les pouvoirs publics pour y mettre un terme...

 

Afin de lutter contre ces dérives, notre confédération  continue de revendiquer :

- Une réglementation plus stricte quant à l’ouverture des micros-crèches du secteur privé notamment celles qui fonctionnent à la PAJE, accordant notamment aux CAF un rôle prescripteur ;

- Une harmonisation des qualités d’accueil en imposant aux micro-crèches PAJE les mêmes normes que celles qui s’appliquent dans les crèches fonctionnant à la PSU (prestation de service unique) ;

- Un renforcement des moyens humains et matériels de la PMI afin que soient mis en place de véritables contrôles systématiques et inopinés ;

- Un renforcement des sanctions contre les établissements qui ne respecteraient pas la réglementation applicable : suppression et remboursement des aides publiques (CAF, collectivités, …) ; mise en place de pénalités administratives extrêmement lourdes et dissuasives, et saisine automatique des procureurs dans les cas où la santé et la sécurité des enfants et des personnels sont en danger.