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22 / 02 / 2022 | 170 vues
Salima BOUCHALTA / Membre
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Rectorat de Grenoble : le personnel en danger

Les recteurs successifs ont eux-mêmes évalué le nombre de postes manquants dans les services de l’académie de Grenoble à une centaine. En moins d’un an, une quinzaine de cas d'épuisement professionnels se sont déclarés dans un service du rectorat composé de 80 personnes.


Les services déconcentrés (rectorat et directions départementales) de l’Éducation nationale de l’académie de Grenoble souffrent d’une importante pénurie de postes depuis des décennies. L’investissement du personnel, toutes catégories confondues, avait, jusqu’à récemment, permis de mener les missions à bien. Ces dernières années cependant, nous constatons une forte aggravation de la dégradation des conditions de travail du personnel. Cela suffit et nous ne sommes pas les seuls à le dire.


Des agents de plus en plus nombreux (y compris d’encadrement) dénoncent un travail sous pression, l’ingérence des supérieurs hiérarchiques dans la vie personnelle par des sollicitations le soir, le week-end, durant les vacances ou les périodes d’arrêt maladie.


Les intéressés font état des humiliations qu’ils subissent, comme des remontrances en public, des intimidations ou des violences verbales. En résultent des gens en pleurs au quotidien, une multiplication des arrêts maladie, une grande souffrance au travail, des cas d'épuisement professionnel et plusieurs suicides et tentatives de suicide en moins d’un an.


Les organisations syndicales ne sont pas les seules à s’inquiéter pour le personnel des services puisque des alertes ont été remontées à la rectrice par différentes catégories de cadres de l’Éducation nationale, comme les chefs d’établissement ou les inspecteurs.


Depuis près de deux ans, les représentants du personnel ont sollicité la rectrice à maintes reprises pour l’alerter et lui demander d’agir. À ce jour, tandis qu’aucune mesure à la hauteur de la gravité de la situation n’a été prise, la rectrice refuse toute forme de dialogue avec les représentants du personnel. Les prérogatives du CHSCT des services déconcentrés sont ignorées par l’administration, qui refuse toute enquête. Il y a une absence totale de réaction de l’institution suite à des événements dramatiques. Pourquoi tant d’inertie ?


L’opacité devient un mode de fonctionnement dans la manière de gérer le personnel de l’académie, ce qui suscite naturellement des interrogations et des soupçons sur tous les sujets. Certaines informations circulent, notamment sur des procédés douteux dans la gestion des carrières avec des sanctions en dehors de tout cadre réglementaire (déplacements forcés par exemple) pour certains agents et des progressions de carrière surprenantes pour d'autres.


La conséquence de cette situation est donc une forte dégradation de la qualité du service public, due aux usagers : élèves, parents d’élèves et usagers relevant de l’Éducation nationale, personnel enseignant et non- enseignant, chefs d’établissement...


Pour garantir le maintien d’un service public de qualité, il est urgent d'agir. Nous nous sommes adressés au Ministère de l’Éducation nationale pour exiger des mesures de protection de la santé et de la vie du personnel. Pour l’instant, le ministère refuse hélas d’entendre ces alertes.


Notre syndicat est donc contraint de passer par voie de presse pour tenter de se faire entendre du ministre. Nous lui demandons de pallier les carences des autorités académiques afin d’éviter que de nouveaux drames ne surviennent et que le personnel puisse par ailleurs retrouver un climat de travail apaisé. Le ministre doit sérieusement s'occuper de la situation dans l'académie de Grenoble.

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