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24 / 07 / 2024 | 35 vues
Jean Meyronneinc / Abonné
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Quelle peut être la réelle contribution du numérique à la décarbonation ?

Chacun peut s'accorder à reconnaître que le sujet  est pour le moins complexe , au-delà des idées reçues ou des théories parfois un peu rapidement développées  par les uns et les autres ...et les évolutions technologiques qui se sont accélérées ces dernières années ne facilitent sûrement pas les choses.

 

Le niveau des émissions carbone attribuées à l'utilisation des technologies numériques devrait représenter , selon les informations actuelles,  environ 2,5 % de l'empreinte carbone de la France. D'ici à 2030, dans un scénario tendanciel, elles devraient augmenter de 45 % par rapport à 2020, et la consommation électrique due à l'usage de ces équipements devrait croître de 5 %.

 

Mais que sait-on, à l'inverse, sur la contribution du numérique aux trajectoires de décarbonation ?

 

France Stratégie s'est penchée sur la question et vient de publier une note (1) qui tente d'apporter un éclairage intéressant dans la mesure où les auteurs de celle-ci ont en fait  "exploré" les résultats de la littérature pour quantifier le potentiel de décarbonation de quatre cas d’usage choisis dans les domaines clés de l’énergie et des transports :
 

- le télétravail

- le covoiturage

- les smart grids (2)

- les smart homes (3) 

 

Que retenir , en l'état actuel des choses?

 

France Stratégie  insiste sur le fait que:

- sans être négligeable, le potentiel de ces solutions numériques paraît globalement modeste au regard du niveau actuel des émissions de leur secteur d’application.

- et que,  souvent limitées par des effets rebond, les économies d’énergie et les réductions d’émissions escomptées restent largement hypothétiques, nécessitant en général des changements de comportement des utilisateurs.

 

Ainsi, pour les auteurs de cette note,  la pratique du télétravail par 10 millions d'actifs à hauteur d’un jour par semaine permettrait d’éviter entre 1 et 4 MtCO2 par an, en fonction de leurs comportements et de l’organisation des espaces de travail. ( pour autant le sujet télétravail lui-même suscite nombre de débats: voir à cet égard les réflexions de JC Delgennes de Technologie dont il a été fait état récemment sur ce site: https://www.miroirsocial.com/participatif/comment-mettre-en-place-un-teletravail-responsable)

 

Pour eux, dans un scénario optimiste, les smart homes pourraient réduire la consommation d’énergie de 20 TWh et les émissions de 4 MtCO2 mais, sous des hypothèses moins favorables, elles pourraient conduire à une augmentation nette de ces deux grandeurs (+2 TWh et +0,1 MtCO2), compte tenu de l’empreinte de la solution elle-même.

 

Et de conclure que : "Au-delà des quatre cas étudiés, les méthodes d’évaluation de l’impact environnemental des solutions numériques doivent être améliorées et surtout partagées entre les acteurs.

Des évaluations fiables de l’ensemble des coûts et bénéfices sont nécessaires pour orienter correctement la décision publique.

Elles doivent tenir compte du contexte de déploiement des solutions, afin d’en définir le domaine de pertinence.

La promotion, utile et nécessaire, des solutions pouvant contribuer à la transition écologique ne doit pas occulter l’enjeu majeur qui reste la maîtrise des impacts environnementaux des usages numériques dans leur ensemble."

 

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(1) la note de France Stratégie: https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2024-na_141_note_danalyse_juillet.pdf

(2) Le terme anglais « Smart Grid » (en français : « réseau intelligent ») désigne un système de distribution d'énergie électrique qui adapte automatiquement, en autonomie, la production à la demande

https://particulier.edf.fr/fr/accueil/guide-energie/electricite/smartgrid-reseau-electrique-intelligent.html

(3) Le terme Smart Home désigne la mise en réseau intelligente de différents composants au sein d’une maison, pilotés et surveillés de façon centralisée à l’aide de terminaux

 

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