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28 / 12 / 2020 | 222 vues
Dejan Terglav / Membre
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PSE chez Delpierre : un goût amer de LBO qui ne passe pas pour les salariés

Depuis le 14 décembre 2020, les salariés du site de transformation de saumon Delpierre de Wisches sont en grève pour protester contre la fermeture de l’usine qui emploie 83 salariés et une cinquantaine d’intérimaires.

 

Le groupe Labeyrie Fine Foods, auquel Delpierre appartient, est sous LBO depuis 2014, c’est-à-dire que les salariés travaillent pour que leur entreprise dégage des résultats et rembourse la dette contractée par les investisseurs lors de l’achat de la société (PAI Partners et Lur Berri). Le LBO permet de dégager une forte rentabilité tout en minimisant la prise de risque avant de revendre à de nouveaux investisseurs. Dans cette perspective, une « optimisation » est souvent mise en place et ce sont les salariés qui en font les frais : austérité salariale, baisse des effectifs, fermeture des sites pas assez rentables etc.

 

C’est donc cette logique financière à court terme qui a aujourd’hui mené à la fermeture du site de Wisches, malgré le milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel réalisé par Labeyrie Fine Foods et le CICE, aux frais du contribuable.

 

Dans ce contexte, l’attitude la direction est inadmissible. Elle a d’abord tenté d’imposer un APC pour se séparer des salariés à moindre coût (procédure bloquée par notre fédération et retoquée par le Ministère), avant de vouloir négocier un PSE au minimum légal avec, par exemple, une réunion de « négociation » programmée le 31 décembre.


Le blocage du site, stratégique en période de fête, est le point de départ de la construction d’un rapport de force qui doit obliger la direction à revoir sa copie. Les salariés (des opérateurs pour la plupart) ont un fort besoin de formation pour retrouver des perspectives professionnelles dans une région où les emplois industriels ne sont pas légion.

 

Appuyés par leurs experts, la FGTA-FO et le syndicat FO Delpierre seront force de proposition pour obtenir la satisfaction de leurs revendications de la part de la direction : indemnités supra-légales, congés de reclassement, moyens de formation à la hauteur des enjeux etc. L’objectif est d’atteindre 0 licenciement sec et de donner aux salariés la possibilité de poursuivre leur carrière professionnelle dans de bonnes conditions.

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