Pour le personnel municipal parisien, « ce qui étonne, c'est que Le Canard s'est fait l’écho d'un discours néolibéral selon lequel les fonctionnaires sont des fainéants et leurs acquis illégitimes ».

En accusant les agents de la mairie de Paris « de se la couler douce » dans son édition du 3 février, l’hebdomadaire satirique de référence, Le Canard Enchaîné n’y est pas allé de main morte. De quoi entraîner une réponse cinglante du personnel dans un texte relayé par le site Médiapart.

L'origine de cette passe d’armes est le nombre de jours de repos annuels octroyés par la mairie de Paris à ses agents, que ce soit sous forme de congés ou de RTT qui seraient bien trop nombreux selon le palmipède reprenant étonnamment un papier du journal Les Échos vu que la ligne éditoriale ultralibérale du quotidien contrôlé par le milliardaire Bernard Arnault est habituellement à l’antipode de celle du Canard Enchaîné.

Sauf que le raisonnement est un peu biaisé car, en réalité, la majorité des agents municipaux ne travaille pas selon un cycle de travail « classique » car soit ils embauchent très tôt le matin (dès 6h00), comme par exemple les éboueurs, quand d'autres finissent leur journée assez tard (19h00), à l'instar des bibliothécaires notamment. Ce qui, pour ses derniers (surtout ces dernières, le secteur étant majoritaire féminin), signifie un retour au domicile vers 20h00, voire 20h30 si elles habitent loin de leur lieu de travail. C'est fréquemment le cas vu le prix des loyers dans la capitale.

Beaucoup sont en service le samedi (agents des parcs et jardins, du nettoiement, des musées, des bibliothèques, des mairies, des piscines etc.), sans parler du fait qu'ils peuvent de surcroît êtres obligés de travailler en roulement (liste non exhaustive tant la Ville de Paris intervient dans de multiples domaines) avec pour conséquence de régulièrement avoir leurs deux jours de repos en pleine semaine, d’où certaines compensations légitimes aux yeux des agents concernés.

Bref, pour le personnel municipal parisien, « ce qui étonne, c'est que Le Canard s'est fait l’écho d'un discours néolibéral selon lequel les fonctionnaires sont des fainéants et leurs acquis illégitimes ». Et de conclure : « hormis la sécurité de l'emploi, qui devrait être un acquis pour tous, nous n'avons pas de privilèges. Et les services aux publics parisiens, dont vos journalistes bénéficient, restent assurés du mieux que possible ».