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07 / 05 / 2025 | 20 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Première réunion de la Conférence des financeurs de l’Économie sociale et solidaire

Éric Lombard, ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Petites et Moyennes entreprises et de l’Économie sociale et solidaire, ont ouvert la semaine dernière  la première Conférence des financeurs de l’Économie sociale et solidaire (ESS), organisée au Centre Pierre Mendès France à Bercy.

 

Cette conférence a réuni près plus d’une soixantaine d’acteurs : représentants de l’ESS, fonds d’investissement, banques publiques, collectivités territoriales, investisseurs institutionnels et parlementaires.

 

A cette occasion, ils ont rappelé leur volonté de renforcer le financement d’un secteur essentiel pour la cohésion sociale, l'innovation et les transitions économiques et écologiques. Cette conférence des financeurs s’inscrit dans le cadre plus large de l’élaboration de la stratégie nationale de l’ESS, que le Gouvernement publiera en novembre 2025.

 

Objectif affiché : nourrir le volet « financement » de ce document pluriannuel qui projettera le secteur à horizon dix ans.

 

Cette rencontre, organisée en deux séquences, a permis de dresser un état des lieux des freins et besoins en matière de financement de l'ESS.

 

Le communiqué de Bercy rappelle qu'il s'agit de la première étape d'un travail collectif et continu visant à mieux structurer l’accès au financement pour les acteurs de l’ESS sur l’ensemble du territoire.

 

Prochaines étapes :
 

  • Début mai 2025 : lancement d’un travail technique avec les acteurs et les administrations pour proposer et expertiser des solutions visant à lever les freins identifiés.
  • Après l’été 2025 : tenue d’une réunion plénière pour présenter les premières avancées collectives.
  • Jusqu’au mois d’octobre : intégration progressive des enjeux de financement dans la stratégie nationale de l’ESS.
  • Novembre 2025 : publication de la stratégie nationale de l’ESS dont le volet financement aura été nourri par les travaux de cette conférence.

 

Les ministres ont réaffirmé "la volonté collective exprimée de construire une réponse ambitieuse et coordonnée, pour faire de l’ESS un moteur de développement économique, d’innovation sociale et de cohésion nationale."....

 

Mais, au-delà  des déclarations d'intentions....

Au regard du contexte budgétaire actuel, un certain nombre d'acteurs se sont montrés dubitatifs à l'issue de cette rencontre...!

 

En effet, à la suite de cette conférence, ESS France, l'UDES et Le Mouvement associatif alertent, dans un communiqué de presse, les pouvoirs publics sur la situation préoccupante de nombreuses structures de I'ESS. 

 

Pour ces organisations, si cette  démarche constitue une initiative intéressante en réponse à une demande d'ESS France et de l’UDES, elle reste à  concrétiser et  un soutien d’urgence  est attendu...

 

Dans un contexte économique et social marqué les incertitudes économiques associées à la guerre commerciale lancée par les États-Unis d'Amérique et l'austérité budgétaire confirmée par le Gouvernement, la mobilisation des financeurs publics et bancaires est essentielle.

 

Elle devra donc s’accompagner d’une adaptation conjointe aux réalités des entreprises de l’ESS, qui conjuguent mission d’utilité sociale et exigences économiques. Ces organisations, avec la majorité des acteurs réunis à cette occasion, à ce que l'État adopte une authentique approche de capital patient pour financer les investissements que requièrent l'évolution des besoins des Français auxquels l'ESS apporte les réponses les plus performantes.

 

Volontaires pour construire cette démarche dans le cadre d'une stratégie nationale de l'ESS en cours de concertation, elles pensent  nécessaire une programmation des ressources tournée vers l'avenir et sortant de l'impressionnisme financier dont nous avons trop longtemps pâti.

 

Au-delà de ce travail de fond indispensable, elles tiennent à alerter  les pouvoirs publics sur la situation préoccupante de nombreuses structures de l’ESS. Les signaux d’alerte sont clairs.

 

Selon une enquête récente, près d’un tiers des associations employeuses disposent d'une trésorerie inférieure à trois mois, et 69 % estiment leurs fonds propres fragiles ou inexistants. À cela s’ajoute la baisse des financements publics, pouvant aller jusqu’à 45 % dans certains territoires.


La dégradation de leur environnement économique expose le  secteur de l'ESS  à un risque croissant de plans sociaux silencieux, dont l’ampleur pourrait fragiliser durablement un pan entier de notre économie.

 

Dans ce contexte, elles appellent  solennellement le Gouvernement à mettre en œuvre sans délai la cellule de veille et de soutien aux entreprises de l’ESS, annoncée le 3 mars dernier. Cet outil est indispensable pour détecter, accompagner et soutenir les structures en difficulté avant qu’elles ne basculent dans des situations irréversibles.

 

Elles rappellent aussi  que des dispositifs existent déjà pour renforcer la résilience des entreprises de l’ESS, tels que le programme SOS Employeurs, l’accompagnement proposé par les têtes de réseaux à travers des dispositifs comme Prev’Asso ou encore la mise en lien entre l'écosystème de soutien aux entreprises en difficulté que peuvent assurer les Cress.

 

Il est donc impératif que l’État, comme il le fait pour l’économie conventionnelle, s’engage fortement et activement, en s’appuyant sur ces dispositifs éprouvés et en les renforçant. L’ESS, qui représente près de 14 % de l’emploi privé et porte des réponses concrètes aux défis économiques, sociaux et environnementaux de notre temps, doit pouvoir compter sur un soutien à la hauteur de ses enjeux. 

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