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23 / 03 / 2022 | 38 vues
Frédéric Homez / Abonné
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Manifeste pour une industrie verte

Dans quelques semaines, l’élection présidentielle 2022 aura lieu. Lors des trois précédentes campagnes, FO métaux avait publié un livre blanc pour la défense de l’Industrie à chaque fois. Le manifeste pour une industrie verte, réalisé par l’équipe fédérale et validé par nos instances fédérales, que nous venons d’envoyer aux candidats, à la presse et à l’ensemble de nos sections syndicales et syndicats, en est la continuation.

 

Depuis des années, notre organisation souligne avec constance les dangers que font peser sur notre industrie nationale et nos emplois des gestions financières à court terme, noramment un recours accru à l’arme fatale de la délocalisation, sans oublier le nécessaire verdissement de l’industrie que nous réclamons avec force.

 

La crise sanitaire que notre pays vient de traverser n’a fait qu’accélérer ce que nous ne cessons de souligner, le révélant de plus en plus manifestement : la mise en concurrence de nos activités sous l’aiguillon de la mondialisation et de la course au profit a fragilisé nos chaînes d’approvisionnement, érodé nos savoir-faire et fait subir de lourds dégâts à notre tissu industriel.

 

Aujourd’hui, la déliquescence de pans entiers de notre industrie faute de stratégie adaptée, comme le réclamait notre fédération, menace directement notre souveraineté et notre indépendance, privant notre pays de la possibilité de demeurer un acteur de premier plan, condamnant ses salariés à n’être que des pions sacrifiables sur l’autel de la rentabilité. Nous n'avons pas attendu le covid-19 pour poser ces constats et mesurer la justesse de ses analyses.

 

Aujourd’hui, alors que les esprits semblent enfin prendre conscience de l’urgence des relocalisations sur notre territoire et de la promotion d’une industrie compatible avec le climat, notre fédération attire de nouveau l’attention des responsables politiques et de l’opinion sur l’avenir de l’industrie française. Si la crise a montré les carences de la politique industrielle en France, elle a aussi souligné une évidence : face aux enjeux économiques, environnementaux et sociaux, aucune solution ne saurait être apportée en laissant l’industrie de côté. Nous entendons bien de nouveau faire entendre notre voix pour défendre l’industrie en interpellant les candidats à l’Élysée. Sont-ils conscients que, dans un pays comme la France, l’industrie doit rester le cœur de l’activité économique ? Que proposent-ils pour concrètement lutter contre les délocalisations et mettre fin à l’hémorragie d’emplois que nous subissons et pour aider l’industrie à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le changement climatique ?

 

Au-delà de son action quotidienne pour l’industrie et ses salariés, notre organisation syndicale plaide pour la refondation de notre politique industrielle. Facteur de croissance, d’innovation, de compétitivité, de souveraineté, d’indépendance et d’emplois, l’industrie doit retrouver la place qui n’aurait jamais dû cesser d’être la sienne, au cœur de notre économie. Alors qu’elle ne représente que 12 % du PIB tricolore, elle frôle les 20 % chez certains de nos voisins.

 

Cela doit changer. C’est tout le sens des dix propositions de notre manifeste pour une industrie verte et pour lesquelles, face à l’urgence, des engagements concrets sont indispensables.

 

Grâce à nos livres blancs, nos positions et nos revendications pour la défense de l’industrie, beaucoup de nos idées ont déjà fait leur chemin (comme la création de la BPI). En poursuivant ce travail patient et déterminé pour convaincre avec notre manifeste, nous continuons dans cette voie. C’est notre responsabilité et notre rôle, guidés par l’ambition de rendre à l’industrie sa place centrale dans notre économie, convaincus de l’apport incontournable du secteur pour une meilleure maîtrise de la question environnementale et conscients de la nécessité d’une industrie forte pour la souveraineté de notre pays.

 

Si notre organisation veut être force de propositions, elle n’en demeure pas moins libre et indépendante des partis politiques. Par conséquent et comme elle s’en est toujours abstenue, la fédération FO de la métallurgie ne donnera aucune consigne de vote dans le cadre du scrutin présidentiel car, dans une démocratie, le vote appartient aux citoyens.

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