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20 / 03 / 2023 | 64 vues
Frédéric Homez / Abonné
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L’innovation dans l’électroménager : seule planche de salut

Malgré la profusion d’acteurs qui y sont déjà positionnés, l’électroménager voit de nouveaux arrivants faire leur entrée sur le marché.  Leurs atouts ? ...Produits de rupture et adaptation aux évolutions des habitudes de consommation, comme l’illustre Daan Tech, le Français qui révolutionne le segment du lave-vaisselle.

 

Difficile de trouver du gros électroménager de fabrication française

 

A moins de viser une plus petite taille et d’appeler Bob. C’est le nom qu’a choisi l’entreprise Daan Tech, basée à Cugand, en Vendée, pour son petit lavevaisselle à 350 euros pièce qu’elle écoule près de 30 000 exemplaires chaque année depuis sa création en 2020, pour un chiffre d’affaires qui flirte avec les 10 millions d’euros. La réussite du projet, monté avec l’aide d’un ancien ingénieur mécanicien de Brandt La Roche-sur-Yon, n’était pourtant pas garantie, avec sa capacité limitée à quatre couverts.
 

Et pourtant, en misant sur le fabriqué en France et des procédés innovants, Bob a su se tailler un joli succès reposant notamment sur une forte demande à l’international, puisque Daan Tech exporte près de 60 % de sa production –un chiffre multiplié par quatre en un an. Le mini lave-vaisselle français a séduit les clients à travers l’Europe (Allemagne, Pays-Bas, Scandinavie) et à l’Asie en ligne de mire, et plus particulièrement Taïwan, pays où le « made in France » s’arrache.

 

Un lave-vaisselle pour quatre couverts, qui y aurait vu un marché ?

 

Daan Tech justement, dont le directeur technique Nicolas Ravallec résume : « nous répondons au besoin de foyers d’une ou deux personnes, qui disposent de peu de place », le tout avec une faible consommation d’énergie et d’eau (trois litres, soit cinq fois moins que pour la même tâche à la main, sur un cycle de 20mn).

 

Mais au-delà, c’est la capacité d’innovation de l’entreprise qui a fait la différence

 

« Pour relancer la filière électroménagère ou s’y faire une place, il n’y a que deux possibilités, analyse le secrétaire fédéral Eric Keller : tenter le low-cost non-connecté, segment sur lequel il est difficile d’être compétitif, ou se positionner sur des produits de rupture qui répondent à de nouveaux usages et de nouvelles demandes. »

 

C’est précisément ce qu’a fait Daan Tech avec son Bob. Produit de rupture Il s’agit d’un produit standard ; l’assemblage de tous les éléments, pensés pour limiter le nombre de pièces, prend à peine 30 minutes, ce qui permet à l’entreprise de fabriquer à la demande et de livrer deux jours après réception de la commande ! Le consommateur est aussi acteur de la fabrication du produit puisqu’il peut choisir des options ainsi que la couleur de la porte.

 

Avoir misé sur le design n’est pas anodin : les attentes des consommateurs sont devenues élevées en ce domaine. Autre point innovant qui rencontre les aspirations des clients : la réparabilité. Ceux qui le souhaitent peuvent réparer eux-mêmes, sur la base du diagnostic des techniciens, avec les pièces et le tutoriel vidéo leur sont envoyés.

 

D’après l’entreprise, ils sont près de 80 % à choisir cette option qui évite la réexpédition du produit et allège ainsi son empreinte carbone sur sa durée de vie. Autre innovation, le choix des circuits courts pour les approvisionnements, là aussi en accord avec les tendances de consommation actuelles, mais aussi avec tous les avantages que cela suppose en termes de coûts et de stockage. Cartes électroniques de Lannion, plaque insonorisante de Carquefou, pièces plastiques d’Aizenay ou de Challans…

 

La grande majorité des fournisseurs sont localisés en France. Sept d’entre eux sont à moins de 50 km. De quoi obtenir sans difficultés le label Origine France garantie ! Fort de son succès à l’export, Daan Tech prévoit de se diversifier en 2024 avec le lancement d’un four, Joe, lui aussi fabriqué en Vendée.

 

Service commercial, recherche et développement, production…

 

Une cinquantaine de personnes travaillent à Cugand. L’entreprise, qui compte embaucher 100 salariés sur trois ans, devrait s’installer mi-2024 dans un bâtiment de 6 000 m² dans la commune voisine de Montaigu-Vendée, pour assurer la production de Joe. A cette occasion, un partenariat a été noué avec l’Ademe, l’Agence de la transition écologique, afin d’optimiser toutes les étapes du cycle de vie, de la fabrication au retraitement, avec une attention particulière sur l’isolation, la production de chaleur étant l’aspect le plus énergivore du four.

 

La suite serait même déjà dans les cartons. Un mini lave-linge ? Un mini-réfrigérateur ? Le Vendéen ne s’interdit rien et montre qu’en voyant petit, il est possible de voir très grand.

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