Les jeunes témoignent d’une culture entrepreneuriale plus forte
C'est ce qui ressort des résultats de la 3e édition de l’indice entrepreneurial français (IEF) réalisé par l’Ifop pour l’Observatoire de la création d’entreprise. L'enquête apporte un éclairage intéressant quant à l'approche des français mais plus particulièrement sur celle des jeunes (de 18 à 30 ans) sur l'entrepreneuriat.
Que faut-il en tenir ?
- Qu'à tous les niveaux de la chaîne entrepreneuriale (de la simple intention de créer à la direction effective d’une entreprise), les jeunes témoignent d’une culture entrepreneuriale plus forte que la population générale : 58% des jeunes sont ainsi partie prenante de cette chaîne entrepreneuriale, contre 27% dans la population générale
-Que 16% des jeunes se déclarent intentionnistes (contre 7% des +30 ans), tandis que 33% sont porteurs de projet (contre 9% des + de 30 ans ; soit en hausse de 4 points depuis la précédente étude de 2021).
- Que 36% sont déjà d’anciens chefs d’entreprise (+12 points), et 32% sont actuellement chefs d’entreprise (+6 points), lorsque les + 30 ans le sont à respectivement 15% et 14%.
- Que lorsque 74% des jeunes affirment accepter de prendre des risques, cette proportion n’est que de 53% chez les plus de 30 ans.
- Que les jeunes se sentent également plus confiants dans leur capacité à négocier facilement (67% chez les jeunes, contre 56% chez les plus de 30 ans) ainsi qu’à présenter des résultats (69% des jeunes, contre 58% des plus de 30 ans).
L’enseignement joue un rôle non négligeable dans cette confiance, puisque 57% des jeunes affirment avoir acquis une connaissance de la gestion ou de la création d’entreprise par des cours (contre 38% des plus de 30 ans), et 62% des jeunes indiquent avoir une connaissance du monde des affaires / de leur marché (contre 43% des plus de 30 ans).
Les jeunes revendiquent aussi plus volontiers une expérience dans le mangement d’équipe / la gestion d’entreprise : ils sont 54% dans ce cas, contre 44% chez les plus de 30 ans.
A noter également, entre autres:
- Dans la conduite de l’activité entrepreneuriale à proprement parler, les jeunes chefs d’entreprise redoutent davantage que leurs aînés le manque d’expertise métier (chez 15% des jeunes, contre 9% des plus de 30 ans) ou la concurrence trop vive (chez 14% des jeunes, contre 9% des plus de 30 ans).
En revanche, ils ne sont que 10% à craindre un revenu insuffisant ou trop instable, contre 23% chez leurs aînés.
Les jeunes sont moins préoccupés par l’excès de responsabilités ou de stress (9%, contre 17% chez les plus de 30 ans) ou par la complexité des démarches administratives (8%, contre 15% chez les plus de 30 ans)
Mais chez les intentionnistes, « l’insuffisance et l’instabilité des revenus reste la principale crainte des jeunes qui ont l’intention de se lancer dans l’entrepreneuriat », souligne le rapport, devant le risque d’être « confrontés à trop de responsabilités ou de stress ».
Les jeunes sont davantage demandeurs d’accompagnement, souligne ainsi le rapport, puisque « seuls 38 % des porteurs de projets de moins de 30 ans et 16 % des chefs d’entreprise du même âge n’ont sollicité aucun accompagnement contre respectivement 55 % et 42 % chez les 30 ans et plus ».
L’enjeu de l’accompagnement spécifiquement chez les jeunes semble même particulièrement important, alors que 66% des jeunes porteurs de projet ont reconnu avoir été découragés par les démarches à entreprendre, contre 23% des plus de 30 ans
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