Depuis que l’homme est Homme, il s’est attaché à modeler son environnement, à en dompter les lois, à en extraire le confort et la sécurité qu’il n’y trouvait pas naturellement. Il a bâti des outils, inventé des machines, perfectionné ses techniques, poursuivant sans relâche cette quête du progrès.

Mais ce dernier est une force ambivalente : il libère autant qu’il asservit, il protège autant qu’il expose.

On a tous à l’esprit les vitres électriques dans les voitures, les premiers ordinateurs aux écrans vacillants, les téléphones portables surmontés d’antennes disproportionnées, vestiges d’une époque où la modernité semblait encore tangible.

Aujourd’hui, cette innocence technologique a laissé place à une mutation bien plus fulgurante : le numérique omniprésent, la robotique de précision, l’intelligence artificielle qui, discrètement mais sûrement, s’insinue dans chaque recoin de nos existences.

En quelques décennies, le travail s’est digitalisé, dématérialisé, transformé et redessine profondément les contours du travail.

Loin des bureaux envahis de paperasse, des gestes répétitifs et usants de l’industrie, voici venu le temps des plateformes, des algorithmes de gestion, des robots conversationnels, des outils d’analyse prédictive et des logiciels de surveillance du travailleur.

• L’OCDE  estime que : 32 % des emplois vont subir une transformation importante du contenu du travail
• Selon un rapport de l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) (2020), 60 % des entreprises ayant introduit des outils numériques et des IA dans leur fonctionnement signalent une augmentation des risques psychosociaux (stress, anxiété, burn-out)
• Selon Statista , les employés passent en moyenne 28 % de leur journée de travail à gérer leur boîte de réception email, ce qui montre l’ampleur de la surcharge informationnelle
• En 2023, environ 30 % des entreprises européennes ont intégré des technologies d’IA dans leurs processus
• Selon un rapport de l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), environ 30 % des travailleurs français sont victimes de syndrome d’épuisement professionnel (burn-out) lié à l’hyperconnexion

FACE À CES ÉVOLUTIONS, LE DIALOGUE SOCIAL EST PLUS QUE JAMAIS NÉCESSAIRE.

Nous avons consacré notre  dossier du mois , en lien avec le thème de la journée mondiale de la santé et sécurité au travail proposée chaque année depuis plus de vingt ans par l’Organisation Internationale du Travail, afin d'explorer l’influence et surtout les conséquences de l’Intelligence Artificielle sur le monde du travail.
 

Notre organisation syndicale souhaite ainsi alerter sur les conséquences de cette mutation : l’intelligence artificielle et la digitalisation ne doivent pas se faire au détriment de la santé et du bien-être des travailleurs.

Pour en savoir plus, lire notre document « Santé & Sécurité au travail » n°9 – Avril 2025