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Les entreprises de l'aéronautique doivent s’interdire d’annoncer des PSE
Le gouvernement a annoncé son plan de relance pour l’aéronautique. S’il coche beaucoup des cases du plan de relance proposé par la CFE-CGC, l’essai doit désormais être transformé.
L’État annonce que, sans ce plan, 100 000 emplois étaient en danger. La CFE-CGC rétorque donc que 100 000 emplois sont sauvés...
Nos militants vont désormais faire face à des négociations difficiles qui mêleront emplois, accords de performance collective, formation et compétences. L’État a été à la hauteur. Aux entreprises de l’être à leur tour. Elles doivent désormais s’interdire d’annoncer des PSE !
Les mesures de court, moyen et long termes sont bien présentes. Le caractère dual de la filière a été identifié par le gouvernement, même si la CFE-CGC regrette que d’éventuelles annonces sur la tranche 5 du Rafale soient renvoyées aux semaines à venir. Quant à la chaîne A321 XLR à Toulouse créant et préservant 600 emplois, la réponse est restée floue.
La véritable interrogation concerne les garanties que l’État demandera pour s’assurer que l’argent public ait bien un retour sur l’emploi en France. « Ne pas être l’idiot du village passe obligatoirement par là aussi ».
Pour la CFE-CGC, il ne s’agit donc pas de savoir si 8 milliards d'euros suffiront ou non. Il s’agit de savoir si ce plan (aides à l’export pour les compagnies aériennes s’équipant d’avions neufs, prêt garanti, fonds de revitalisation et mesure sociale d’allocation partielle longue durée) aura des retombées immédiates, avant l’été, sur les nombreux PSE en préparation dans la filière.
Si le cap du court terme était passé sans problème social (et nous le saurons rapidement), les mesures de moyen et long termes permettront alors sans doute de relancer la filière, que ce soit à travers :
- des aides à la Défense avec des commandes anticipées ;
- d’une reconstruction de la chaîne d'approvisionnement pour la rendre plus robuste sur le territoire ;
- de la modernisation de l’outil industriel (4.0, numérique) qui devra profiter à l’industrie française (d'ailleurs, le gouvernement admet enfin, avoir pris du retard par rapport à l’Allemagne, entre autres) ;
- du développement de briques technologiques permettant de progressivement arriver à la commercialisation d’un avion « vert » et à un trafic aérien plus vertueux en termes d'effet carbone d’ici 2035.
L’aéronautique est donc touchée mais ne coulera pas. Encore va-t-il falloir s’en occuper et écoper ! Prendre le temps d’analyser la manière dont ce plan « ruissellera » dans l’industrie va être le premier rendez-vous entre les directions
et les partenaires sociaux. Les données sont désormais fiables. Les négociations peuvent démarrer. Ce
sera tout sauf un long fleuve tranquille...