Les conseillers : ces oubliés des nouvelles agences de la Macif
La direction de la Macif prétend à propos du nouveau format d'agence (NFA) :
« Ce nouveau concept est consécutif à notre volonté d’impulser une nouvelle dynamique commerciale en mettant en place un nouvel aménagement des espaces de travail des points d’accueil MACIF (espace banquette, espace co-working et alcôves), ainsi que de nouveaux outils informatiques.
L'ambition du groupe est de passer l'ensemble des agences en NFA d'ici 2021.
Les vitrines sont transparentes pour permettre la vue sur l’intérieur de l’agence et susciter l’intérêt des sociétaires. Le sociétaire étant au cœur de nos préoccupations pour lui faire vivre une expérience agréable en agence, nous mettons à disposition des machines à eau et à café en libre-service et le wi-fi. Un conseiller vient ensuite à la rencontre du sociétaire avec une tablette. Le sociétaire a le choix entre plusieurs espaces : les banquettes de café, l’espace lounge ou co-working pour les professionnels (…) ».
En réalité, le nouveau format d’agence (NFA) est tout sauf ce monde merveilleux. En effet, la direction a oublié l’essentiel : les conseillers.
Concernant l’aménagement de l’espace de travail, a-t-elle suivi les recommandations du cabinet d’ergonomie et a-t-elle pris en compte les revendications des conseillers portées par les élus CGT ? Non et voici nos constats...
- La suppression des stores génère des problèmes de luminosité et de chaleur. Les contrastes et les risques d’éblouissements génèrent une gêne, de la fatigue visuelle et une contrainte cognitive importante.
- Aucun conseiller, aucun responsable n'est doté de bureau attitré et les alcôves permettant la confidentialité des entretiens sont insuffisantes.
- Le mobilier est inadapté : tables trop petites, sièges très durs et banquettes trop basses obligent le conseiller à travailler plié en deux. Les réceptions se font dans une trop grande proximité physique entre le conseiller et le sociétaire (périmètre de sécurité individuel préconisé d’1,20 m non respecté).
- L’absence de zone de confidentialité provoque des incivilités.
- Le bruit de fond permanent altère la qualité des entretiens et provoque une grande fatigue.
Les postes informatiques fixes ont été remplacés par des tablettes tactiles
Les conseillers doivent se déplacer, tablette et clavier (1,2 kg) à la main pour éviter les vols, tout en gardant le clavier ouvert car s’il est rabattu, la session se verrouille (perte de temps dans un environnement temporel fortement contraint). Aucun support n’est fourni pour la poser verticalement, augmentant de ce fait les tensions musculaires, notamment au niveau des épaules, du cou et de l’avant-bras. Son utilisation nécessite des rotations du tronc fréquentes provoquant des tensions musculaires du dos. La taille des caractères est trop petite et le clavier ne dispose pas de pavé numérique entraînant un doublement des gestes. Sans souris les conseillers sont obligés d’utiliser l’index ou le stylet sur l’écran. Passer un appel téléphonique tout en travaillant sur la tablette contraint à coincer le téléphone entre l'oreille et l'épaule pour pouvoir libérer ses mains, générant des problèmes de postures. Les tablettes se déchargent très vite et les prises électriques à proximité des postes de travail sont inexistantes pour les recharger en cours de journée.
En conclusion, le travail sur tablette n’est pas adapté au métier de conseiller !
Pas de matériel ni de fourniture de bureau à disposition sur chaque poste de travail ; chacun doit courir après.
Les imprimantes sont moins pratiques et une seule permet l’impression des cartes vertes.
Le tout dans un contexte de changements de métier, d’amplitude horaires et de temps de travail augmentés sous la pression des chiffres des conseillers.
Dans toutes les instances, vos élus CGT ont porté la parole des conseillers en exigeant de la direction d’apporter des solutions rapides à la dégradation des conditions de travail. Des adaptations à la marge ne seront pas acceptables.