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La pension de reversion de nouveau sur le tapis
Comme si les sujets de préoccupations ou d'inquiétudes du moment n'étaient pas suffisants actuellement, alors que certains ministres du gouvernement semblent vouloir préparer les esprits à remettre le dossier des retraites (largement controversé, y compris aujourd'hui par certains de ceux qui soutenaient la réforme) à l'ordre du jour, la CNAV y va de son couplet en remettant la question de la pension de reversion sur le tapis.
Les réflexions contenues dans le document « Société et retraite » consacré à ce sujet considérant que les changements de société imposent de reconsidérer les choses vont indubitablement relancer les débats et une polémique dont on aurait pu se passer.
Dans leurs contributions, les auteurs de ce dossier proposent en fait de simuler le prolongement de ces transformations et d’observer les potentielles incidences sur la pension de réversion pour s'interroger sur les éventuelles évolutions de cette disposition dans un contexte de discussions sur un régime de retraite universel en points, donc d'insister sur la nécessité de repenser la réversion avec ou sans réforme systémique. Le ton est ainsi donné.
Que sortira-t-il de ces nouvelles cogitations ? Soyons vigilants sur un sujet qui concerne aujourd'hui beaucoup de femmes.
D'après les éléments fournis :
- fin 2017, 4,4 millions de personnes bénéficiaient d’une pension de retraite de droit dérivé versée par un régime de retraite français, soit près de 25 % de la population des Français percevant une pension de retraite en 2017 ;
- les bénéficiaires d’une pension de réversion sont des femmes dans près de 9 cas sur 10 ;
- le nombre de bénéficiaires est croissant ;
- fin 2016, les retraités de droits dérivés avaient un âge médian de 78 ans. En France, le montant mensuel moyen de la pension de réversion, versé par les régimes de base et complémentaires, s’élève à 691 € pour les femmes et 334 € pour les hommes. C'est dire...
Ajoutons à cela la publication du dernier rapport du COR rendu public ces derniers jours et qui tire un premier bilan des effets de la crise sur le système de retraite à court terme, en proposant une projection financière à long terme qui, au-delà des réactions et commentaires habituels, ne peut manquer de soulever des questions.
En effet, alors que bien malin celui qui peut imaginer ce qui va se passer à court terme dans le contexte actuel, le COR se lance audacieusement dans des projections à l'horizon 2030 et 2070. Certes avec prudence, puisque les auteurs indiquent au détour de leur présentation qu'« il convient de souligner les forts aléas qui entourent ces travaux de projection »...
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