Organisations
Jouer collectif, c'est jouer gagnant
Jour après jour, chez nous comme ailleurs, l’actualité met à nu les nombreuses fractures qui fragmentent les sociétés. Face à cette réalité mortifère, quelques voix appellent à retisser du lien social.
Notre devoir est de répondre à cet appel salutaire et urgent, en nous opposant aux dérives d’un système où l’égoïsme est érigé en vertu, où la méfiance (voire l’hostilité envers l’autre, le différent ou l’étranger) est exacerbée par des irresponsables qui incitent à dénoncer les comportements jugés suspects et y contribuent par le mensonge, la délation, la surveillance et l’exclusion.
Souvent guidés par des calculs électoralistes, ces irresponsables prétendent exprimer le bien commun dont ils ont parfois la charge aux plus hauts niveaux des États. Leur médiocrité le dispute à leur cynisme. Ils mériteraient l’apostrophe qu’Albert Einstein adressait à ceux qui prennent plaisir à marcher en rangs au son d’une musique guerrière : « Je les méprise profondément. Ils ont reçu le cerveau par erreur, la moelle épinière leur suffisait amplement ». Ces Pères Fouettards sont souvent ceux qui ne s’intéressent qu’aux performances individuelles, qui préfèrent le particulier au général, qui, de l’école à l’entreprise en passant par le stade, organisent la compétition au détriment de la coopération, qui applaudissent à l’exploit solitaire ou clanique et qui subordonnent la classe au groupe et le groupe à l’individu ; en un mot, qui placent chacun devant sa mangeoire individuelle, avec le pain et le cirque pour unique menu.
Dès lors, comment s’étonner que l’actualité nous fournisse de nombreux exemples de replis sur soi, de comportements identitaires et de transgression des normes communes élaborées au fil du temps, souvent de haute lutte, pour précisément tisser ce lien social garant de la capacité de vivre ensemble dans le respect des différences et dans l’affirmation de l’universalité de valeurs et de règles d’autant mieux acceptées qu’elles s’appliquent à tous ?
Heureusement, l’actualité est aussi marquée par un foisonnement d’initiatives à contre-courant du modèle que l’on voudrait nous imposer. Sur le plan économique, l’essor des coopératives, des associations et d’autres formes d’entreprendre collectivement et de gérer démocratiquement, sans accaparement individuel des fruits de l’effort commun ou encore le retour de l’entreprise publique, notamment au niveau des territoires, témoignent de la demande d’une économie au service du bien commun.
Dans son domaine de compétences, le CIRIEC contribue à cette promotion du collectif. Par la recherche et l’information, il s’emploie à diffuser ces initiatives collectives et à encourager leur convergence vers un projet commun d’économie des besoins.
Preuves à l'appui, nous nous efforçons ainsi de démontrer que jouer collectif, c’est jouer gagnant.