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Décentralisation des emplois d’Orange : l'opportunité de la région toulousaine
La crise sanitaire engendre une restructuration du secteur aéronautique qui affecte très fortement l'emploi en région toulousaine, notamment au sein des SSII, qui disposent de compétences intéressantes pour Orange dans des domaines tels que la cybersécurité, l'internet des objets ou l'intelligence artificielle.
La CFE-CGC d'Orange a adressé un courrier adressé à Stéphane Richard (PDG d'Orange) et Gervais Pélissier (DRH du groupe) demandant que l’entreprise étudie la possibilité de développer les activités d’Orange en lien avec les domaines de compétences présents dans le bassin d’emploi toulousain : c'est à la fois une opportunité pour notre entreprise et une contribution citoyenne au maintien de l’emploi qualifié en région Occitanie.
Elle défend la décentralisation des emplois d’Orange au profit des bassins d’emploi régionaux. Une telle stratégie comporte de nombreux avantages intrinsèques :
- des coûts immobiliers moins élevés qu’en Île-de-France, au bénéfice conjoint de l’entreprise et de son personnel ;
- des temps de transports raccourcis et des transports publics moins saturés ;
- des conditions de vie globalement plus agréables, plébiscitées par les salariés, comme cela a été mis en lumière de manière criante pendant la crise sanitaire, qui a vu plus d’un million de personnes quitter l’Île-de-France juste avant le début du confinement ;
- enfin, disposer d’un nombre d’emplois suffisant dans chaque bassin d’emploi favorise la fluidité des carrières au sein d’une même région, ce qui, là encore, est profitable à l’entreprise et aux équipes.
Les restructurations en cours dans l’aéronautique en région toulousaine vont priver de nombreux ingénieurs d'emploi…
La crise sanitaire engendre des restructurations conséquentes dans le secteur de l’aéronautique dans la région toulousaine, affectant non seulement le constructeur Airbus mais aussi l’ensemble de ses sous-traitants, dont les ingénieurs en informatique. Le Syntec numérique dénombre 45 000 salariés en Occitanie, notamment au sein de grandes SSII comme AKKA, Altran ou CapGemini, qui subissent déjà une réduction d’activité de l’ordre de 50 %. Ces entreprises ont commencé de s’organiser pour se redéployer dans de nouveaux secteurs d’activité, tels que la cybersécurité, l’internet des objets ou l’intelligence artificielle, laquelle sera au cœur des métiers de demain, avec la création de la plate-forme ANITI qui rassemble chercheurs et entreprises.
… dont les compétences sont intéressantes pour Orange.
Il est cependant probable que cette reconversion prenne du temps, alors que de nombreuses compétences disponibles sont immédiatement intéressantes pour les activités d’Orange, qui peut accueillir des salariés privés d’emploi dans les prochains mois, mais aussi travailler avec les SSII présentes sur place et bénéficier du nouvel écosystème en cours de création, qu’elle pourrait contribuer à dynamiser.
Développer les activités d’Orange en lien avec les domaines de compétences présents dans le bassin d’emploi toulousain constitue donc à la fois une opportunité pour Orange et une contribution citoyenne au maintien de l’emploi qualifié en Occitanie.
C’est pourquoi la CFE-CGC Orange souhaite que cette opportunité soit très sérieusement mise à l’étude par l’entreprise et reste mobilisée pour activement contribuer afin d’impulser la dynamique nécessaire à l’élaboration de ce projet.