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17 / 01 / 2023 | 39 vues
Claude François / Membre
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Casinos: Ce qui est mépris n'est plus à prendre !

Un salarié se permettant de dénigrer ostensiblement la demande émanant de sa clientèle se verrait, à coup sûr, sanctionné par sa hiérarchie. De même, un salarié ayant une attitude peu commerciale favorisant une évaporation de la clientèle vers la concurrence saurait à quoi il s’expose. Mais alors, qu’en est-il lorsque ces mauvaises pratiques sont le fait de la hiérarchie ?

 

La belle époque des casinos est derrière nous, un temps où seul le développement du parc de machines à sous importait. Malgré une certaine évolution technologique, les jeunes générations n’accordent que peu ou pas d’intérêt aux bandits manchots. Nés avec des smartphones et des tablettes entre les mains, ces grands écrans lumineux ne les font pas rêver.

 

Nous le constatons tous les jours sur le terrain, les machines à sous sont de plus en plus souvent occupées par des clients aux cheveux gris et blancs, alors que les têtes blondes et les casquettes fréquentent assidûment les tables de jeu.

 

Des années fastes aux années fast

 

Aujourd’hui, un casino doit savoir réagir vite, être à l’écoute, s’adapter et innover, ce qui n’est souvent pas le fort des directeurs généraux qui ont « grandi » dans une époque où savoir appliquer scrupuleusement un plan de développement des machines à sous était bien souvent tout ce qui leur était demandé. Forts de leur expérience et de leurs réussites, ils sont bien souvent persuadés que seul le modèle qui les a faits est légitime.

 

Peut-être sans le vouloir sciemment, les exécutants d’hier brident fatalement les facultés d’adaptation des casinos à leur nouvelle clientèle, et notamment quand celle-ci est demandeuse de jeux de table. Pour nombre de ces directeurs, développer les jeux de table qu’ils ont eu pour mission de désassembler méticuleusement au profit des bandits manchots pendant plusieurs décennies, est probablement trop demander…

 

Nous posons la question : est-il bien raisonnable de confier la conception et la construction de son futur habitat à une entreprise de démolition ?

 

Nous pensons que la Branche Casinos a grand besoin de sang neuf dans l’exécutif, de dirigeants capables d’écoute et de considération pour la clientèle et les salariés.

 

Des tables toujours plus rentables ?

 

Nombreux sont les casinos qui suppriment les tables de roulette et de poker, alors même que ces jeux sont demandés quotidiennement, dans le seul but de s’émanciper de l’obligation d’avoir des chefs de table dans leurs effectifs.

 

Réglementairement, la présence de chefs de table est obligatoire à ces jeux. La maigre économie sur les salaires vaut-elle vraiment le risque de mécontenter sa propre clientèle ?


Avec une telle approche aussi archaïque et infondée, pas étonnant de constater que les Français jouent de plus en plus d’argent aux jeux, mais de moins en moins dans les casinos !


Les dirigeants blâment la concurrence des jeux en ligne, mais nous pensons que le problème continuera de s’amplifier tant qu’ils essayeront de contraindre leur clientèle à opter pour des versions électroniques des jeux de table, jugées plus rentables, et surtout beaucoup plus facile à gérer.

 

Des joueurs, pas des moutons

 

« Pourquoi faudrait-il se donner du mal pour nos clients en leur proposant des jeux nécessitant de la main-d’œuvre qualifiée, alors qu’il suffit de ne pas leur laisser d’autre choix que de jouer aux versions électroniques ? »

 

A très court terme, cette logique semble imbattable. A long terme, c’est ainsi que les empires s’effondrent. Notre syndicat  pense que les joueurs d’aujourd’hui ne sont pas des moutons écervelés qui iront jouer là où ils n’ont pas envie d’aller.

 

Dans une époque aussi concurrentielle que la nôtre, aucun commerce ayant à cœur de perdurer ne peut se permettre d’ignorer la demande de sa propre clientèle. Jusqu’à nouvel ordre, les casinos agissent comme s’ils évoluaient toujours en situation de monopole.

 

Or, le monde change parfois plus vite que les mentalités, et plus grande est la latence, plus cher est le prix à payer.

 

Vision du futur : strabisme divergent entre les casinos et les clubs de jeux

 

Les clubs de jeux se battent bec et ongles afin d’avoir les autorisations gouvernementales de pouvoir adapter leur offre de jeux à la demande de leur clientèle. En conséquence, l’exploitation de quatre nouveaux jeux est désormais possible depuis peu dans les clubs de jeux parisiens : le blackjack, le craps, le sic-bo et le bingo.
 

Même si c’est une avancée, les clubs n’ont pas caché leur déception, car c’est la roulette qu’ils visaient, puisque chez eux aussi c’est le jeu qui est réclamé quotidiennement par la clientèle. Quelle triste aberration.

 

Nous voilà contraints de dresser le constat suivant : les roulettes sont retirées des casinos au profit de versions électroniques plus rentables, mais moins demandées, pendant que les clubs de jeux qui souhaitent en proposer à leur clientèle, n’y sont pas autorisés.


Notre organisation syndicale revendique le fait que seule une volonté farouche de définir conjointement le modèle social et économique des casinos de demain pourra nous sortir de ce constat de dysfonctionnement flagrant, où aucun acteur de la branche ne se retrouve finalement gagnant.


Pour nous, ceux qui s’imposent dans les situations difficiles sont ceux à même d’inventer et de négocier une solution, là où les autres restent dans l’impasse

 

Notre proposition est sur la table et nous restons disponibles. Nous attendons de voir si la partie patronale saura faire fi des trop nombreuses années de rapports de force qui n’ont amené qu’immobilisme et engourdissement dans notre branche.

 

Le temps de la réflexion est-il venu ? L’avenir nous le dira !

 

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