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08 / 02 / 2022 | 57 vues
Frédéric Homez / Abonné
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Attention au choc électrique

Alors que la mise à mort du thermique suit son cours, où en est l’électrique ? Son avènement soulève de nombreuses questions derrière lesquelles se cachent de potentielles conséquences en termes d’emploi et d’indépendance industrielle, auxquelles notre fédération tente d’apporter des réponses.

 

Alors que les procès relatifs au « dieselgate » qui a lancé la mise à mort du moteur thermique battent leur plein, où en est la voiture électrique ? Si son avènement est à présent inéluctable, le nombre de problèmes à résoudre pour que la transition se fasse sans casse reste impressionnant. Derrière chaque question se cachent de potentielles conséquences potentielles en termes d’emploi et d’indépendance industrielle, que notre organisation prend à bras-le-corps afin de défendre à la fois l’industrie et les salariés.

 

Avec un parc automobile affichant une moyenne d’âge de neuf ans, le remplacement du thermique par l’électrique promet de prendre un certain temps. Parmi les freins à la transition, le prix constitue un facteur de premier ordre que les pouvoirs publics pensent encore surmonter à grands renforts d’aides publiques. Si le récent bond des ventes d’électrique semble à première vue leur donner raison, il occulte facilement un fait que la prochaine fermeture du robinet des aides va rappeler à tous : ce sont d’abord ceux qui en avaient les moyens qui sont passés à l’électrique. Avec un coût moyen se situant autour de 40 000 euros pour un véhicule neuf, la seule véritable porte d’entrée vers l’électrique pour la plupart des ménages reste le marché de l’occasion (qui représente 4 véhicules vendus sur 5), par ailleurs peu subventionné, sur lequel les concessionnaires planchent déjà. 


Si le faible nombre de véhicules électriques en circulation limite les dimensions du potentiel marché de l’occasion, ce n’est pas le seul obstacle à son développement. Tout candidat à l’achat d’une électrique d’occasion a déjà été en possession d'un smartphone vieillissant à recharger toutes les deux heures, qui se pose donc cette question : comment vérifier la durabilité de la batterie sur laquelle le véhicule est bâti ?
 

Au-delà d’un certain nombre de cycles de recharge, leur chimie commence à se dégrader, affectant leur autonomie, point crucial d'un éventuel achat. Sur ce marché balbutiant, plusieurs cas d’arnaque ont déjà été recensés, mettant en scène certains concessionnaires peu scrupuleux usant de divers artifices logiciels, comme le « recalibrage » de la capacité de la batterie, pour redonner le temps de la vente sa virginité au véhicule et faire croire qu’il peut encore dévorer le bitume à plein pneus. C’est un coup dur pour le client mais une menace pour le secteur automobile dans son ensemble.

 

  • Asymétrie de l’information : c’est ainsi que l’on qualifie la différence entre la situation du vendeur (qui connaît la qualité et la valeur exactes du produit qu'il vend) et de l’acheteur (dont l’information est plus incomplète) et que le marché de l’occasion illustre bien.



C’est encore plus vrai pour l’électrique. Selon les modèles et les batteries qui les équipent, les durées de vie varient de manière conséquente et les moyens de s’assurer de la réalité des performances promises sont quasi nuls pour l’acheteur. Tout repose sur la confiance. Si les pouvoirs publics souhaitent réellement accélérer la transition du moteur à explosion vers l'électrique, ils doivent donc sérieusement et sans tarder se pencher sur le marché de l'occasion. À euxde compenser l’asymétrie en imposant mesures, normes et contrôles qui permettront à l’électrique de devenir une bonne occasion.

 

Notre fédération a décidé d'en faire un dossier spécial ce mois-ci pour apporter un éclairage aussi complet que possible sur ce sujet  d'importance et multiforme.
 

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