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31 / 10 / 2023 | 32 vues
Gérald Gautier / Membre
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Accidents du travail: des statistiques effroyables

Plus de 650 000 accidents du travail sont constatés en France chaque année. 2 travailleurs meurent chaque jour au travail. La seule action responsable pour faire reculer ce phénomène aux conséquences dramatiques est le rétablissement des CHSCT.

 

Depuis la réforme du Code du travail de 2017 et le regroupement des Comités d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), le Comité d’Entreprise (CE) et les Délégués du Personnel (DP) en Comités Sociaux et Économiques (CSE), les conséquences pour les travailleurs sont catastrophiques.

 

La France est même devenue le pays en Europe où sont recensés le plus d’accidents au travail et le chiffre est en constante augmentation depuis 2017.

 

Pour tenter de faire oublier la cause, le gouvernement fait semblant de promouvoir la sécurité au travail par des spots publicitaires inutiles. Mais le rétablissement des CHSCT est la priorité. Cette instance occupait un rôle primordial dans la prévention et la préservation de la santé, de la sécurité et des conditions de travail des travailleurs au sein des entreprises. Leur expertise et leur engagement permettaient d’identifier et de résoudre de nombreux problèmes liés à l’environnement professionnel.

 

L’arbre qui cache la forêt des accidents du travail

 

Depuis la création des CSE, nous constatons une perte de focus édifiant sur ces questions pourtant essentielles, avec à la clé des conséquences désastreuses pour les travailleurs. Et ce n’est pas la création d’une simple Commission Santé, Sécurité et Conditions de Travail (CSSCT) du CSE qui peut pallier la suppression des CHSCT. Ce n’était d’ailleurs pas le souhait du patronat qui se sentait entravé dans son libre arbitre du « ici c’est moi le patron »,  « je fais ce que je veux »…

 

Patronat toujours pas rassasié qui continue, en parallèle, à étendre la mise en place de process de « lean management » et autres plans de performances. Avec pour seul objectif d’accroître ses profits et ceux de ses actionnaires avec la sueur et la santé des travailleurs.

 

Le commerce ne fait pas exception à cette règle, loin de là. Quoi qu’il arrive, c’est aux travailleurs qu’il en coûte. Nous constatons de plus en plus de dérives managériales, des harcèlements, des discriminations sous couvert de « challenge » et tant d’autres méthodes tout aussi abjectes pour presser au maximum les travailleurs sur leur temps de travail.

 

La première conséquence est bien sûr la dégradation des conditions du travail et de la santé dont découlent accidents du travail ou de trajet, arrêts de longue maladie et qui se termine par des inaptitudes au poste de travail ou pire… Et cette dégradation n’est pas sans conséquence sur la Sécurité sociale, les organismes de mutuelle et de prévoyance, sur le régime d’assurance chômage, etc.

 

Au final, c’est encore sur le porte-monnaie des salariés que pèsent ces dépenses financées indirectement avec le salaire différé.

 

Récemment, deux grandes enseignes de l’Ameublement (les numéros 2 et 3 du marché) se sont vues contraintes de sortir du régime de Prévoyance de la Convention Collective pour avoir un sinistre sur prime trop déficitaire, avec notamment trop de longues maladies, mettant en péril la Prévoyance de la branche. Là encore, ces deux enseignes se sont retrouvées à mettre en place une prévoyance d’entreprise avec, pour conséquence, une augmentation des cotisations pour les travailleurs. Le rétablissement des CHSCT serait bénéfique pour l’ensemble de l’entreprise par la garantie d’une meilleure protection des droits, de la santé et de la sécurité des travailleurs.

 

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