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01 / 02 / 2013 | 4 vues
Denis Garnier / Membre
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Parlons des traumatismes de l'organisation du travail, dénommés risques psychosociaux

Comme le soulignent certains chercheurs le terme « risques psychosociaux » renvoie une image négative du travail, pointe, comme le « stress », une dimension essentiellement individuelle et médicalisée (« burn-out »), culpabilise l’individu et non les institutions (ticket psy…) et enfin et surtout, débouche trop souvent sans solution à court et long termes. Vincent de Gaulejac par exemple préfère parler de harcèlement, de violence, de souffrance psychique et de souffrance sociale. « La notion de risques psychosociaux neutralise les enjeux de pouvoir et de conflit » [1].

Il est donc préférable d'utiliser une expression qui se rapproche de la réalité.

Mais de quoi s’agit-il ?

Il est reconnu depuis longtemps que les « risques psychosociaux » sont à l’origine des troubles musculo-squelettiques (TMS). Troubles ? Troubles du coude, de la main, du dos ? Ne s’agit-il pas davantage de traumatismes ? Il y a donc des traumatismes physiques que nous pourrons continuer d’appeler TMS ou traumatismes musculo-squelettiques.

Ensuite, nous connaissons un ensemble des troubles psychiques, psychosomatiques ou psychologiques provoqués accidentellement par un agent extérieur au travailleur. C’est la définition des traumatismes psychiques (blessures émotionnelles). Le stress post-traumatique par exemple est une forme particulière et sévère de stress dépassé. Il peut apparaître lorsqu’une personne a vécu un événement traumatique, également dénommé incident critique.

Enfin, les dommages causés à la psyché sont des traumatismes psychologiques.

  • Il s'agit là de risques traumatiques du travail (RTT) mais cet acronyme est déjà largement occupé, n'est-ce pas ?

Lorsqu’il s’agit de rechercher les causes de ses divers traumatismes dans le monde du travail, il apparaît qu’ils ont tous pour origine l'organisation du travail.

Par organisation du travail, on entend généralement la durée, les effectifs, les plannings, l’aménagement du temps de travail, la rémunération, la définition du contenu du poste et des résultats attendus, l’organigramme, les processus d’évaluation et de contrôle du travail, les restructurations, le recours à la sous-traitance, les rapports sociaux, les conséquences de l’activité de l’entreprise sur le voisinage et l’environnement, le statut etc.

  • Donc puisque ces traumatismes physiques, psychiques et psychologiques sont la conséquence de l'organisation du travail, acceptons l’expression de « traumatismes de l’organisation du travail » (TOT).


C'est une autre voie pour en finir avec les risques psychosociaux.

[1] Vincent de Gaulejac, Travail : les raisons de la colère, éditions du Seuil, mars 2011, p. 66

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