Organisations
Nouvelle assemblée générale des salariés de Canal+
Les syndicats CFDT, CGC médias et CGT convoquent une nouvelle assemblée générale aujourd'hui mardi 14 avril à 13h30 au site Lumière à Boulogne-Billancourt.
Au final, un mois de négociations et la rédaction d'un protocole de sortie de crise signé par le seul syndicat UNSA +Libres. Les trois autres syndicats représentatifs présenteront ces propositions lors de cette assemblée générale, considérant que c'est d'abord aux salariés de décider de l'avenir à donner au mouvement social débuté le 5 mars dernier par un préavis de grève reconductible.
Déjà, notre syndicat regrette le manque d'ambition sociale de ce texte. Un abondement supplémentaire de 250 € sur l'intéressement ne comblera pas le véritable déficit social dans l'entreprise. Ce texte ne traite pas au fond des vraies questions et l'émergence, depuis des mois, d'un grave malaise social.
Point positif, enfin le mot « burn-out » et la reconnaissance des risques psychosociaux font apparition dans un texte négocié par les syndicats, alors que notre direction a toujours nié la réalité de ces phénomènes, arguant souvent qu'il s'agit pour les salariés concernés de problèmes personnels qui ont peu à voir avec leur environnement de travail. Les responsables syndicaux savent combien de salariés ils reçoivent en situation de dépression ou en véritable épuisement professionnel. Un fait incontestable souligné par la psychologue de l'entreprise qui a officiellement reconnu le développement de cette pathologie grave. Mais avec ce texte négocié et présenté aux organisations syndicales, nous considérons que nous ne nous attaquons pas aux racines du mal qui gangrènent l'espace social de Canal+.
Ces racines du malaise social ont pour origine les licenciements en nombre et le non-remplacement de dizaines de postes depuis des mois, une désorganisation de nombreux services ballottés entre déménagement et réorganisations permanentes, une instabilité managériale chronique dans de nombreux secteurs, comme celui par exemple du marketing distribution, cœur de l'activité, après le départ d'Aurélie Stockpoeuf qui sera restée seulement neuf mois à son poste. Une instabilité chronique depuis le départ de Maxime Saada en 2013.
Il faut y ajouter un dialogue social en panne et des pressions insupportables sur la représentation du personnel pour comprendre l'état de tension sociale à Canal+. Les syndicats responsables ne sont ni pour la compromission ni pour le compromis tiède. Nous voulons de nouveaux et véritables engagements pour l'avenir ; nous voulons un dialogue social renouvelé ; nous voulons le respect des salariés et l'arrêt des licenciements brutaux. Nous voulons une entreprise apaisée sur le plan social afin qu'elle puisse engager sa transformation avec les salariés et non à côté d'eux. Mais c'est aux salariés d'en décider en assemblée générale.