Ce jeudi 24 juin 2010, à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales (à l'exception de FO), plus de 1,5 million de personnes ont manifestés contre le projet de réforme des retraites présenté par le gouvernement.

Sous un soleil radieux, dans la plupart des villes de France, des manifestations et des rassemblements unitaires ont eu lieu. Certains médias ont ce succès relativisé, en évoquant 2003 (7 ans plus tôt).

C'est effectivement l'une des manifestations les plus réussies depuis plusieurs années et elle ne sera que peu contestée sérieusement.

Dans certaines régions (Nord, Morbihan...), ainsi que modestement dans la manifestation parisienne (avec des représentants FO des transports présents place de la République, à Paris), des unions départementales et des syndicats FO ont participé aux manifestations unitaires.

Côté confédération FO, le débat du 21 juin à la commission exécutive a été vif et a duré très longtemps (près de 10 heures, avec des paniers repas nécessaires). Le résultat de la déclaration de l'organisation adoptée à l'unanimité ne masquera pas un débat en cours chez FO, même si le thême du « retrait » est accepté par tous, ce qui est montré comme point essentiel.

FO avait réussi sa manifestation en solitaire, avec entre 45 000 et 50 000 participants (pour 70 000 annoncés par la centrale). L'isolement à nouveau affiché nationalement pour le 24 juin ne facilitera pas l'unité indispensable selon tous les syndicats. Le prédécesseur de Jean-Claude Mailly avait proclamé que « l'isolement protège FO ». Il n'est pas certain que ce soit la meilleure voie pour défendre les retraites.

Enfin, un mauvais coup a été porté contre l'unité syndicale affichée par la CFTC, FO et la CFE-CGC chez les cheminots.

La CFTC cheminots s'est empressée d'appeler à participer à la manifestation d'hier quand FO cheminots apparaissait comme le meilleur élève de « l'isolement protecteur ».

Le partenariat syndical signé par ces trois organisations syndicales non représentatives à la SNCF il y a à peine 5 mois, connaît là un coup de couteau qui peut mettre à mal un contrat fort mal en point dans de nombreuses régions de l'entreprise publique ferroviaire.