Organisations
Les unités d'intervention d'Orange en fusion
Si les unités d'intervention (UI), services techniques s'occupant du réseau, sont au cœur de la stratégie 2020, pourquoi sont-elles si mal traitées par l’entreprise ? La direction a ainsi fait le choix très préjudiciable de déformer leurs pratiques pour s’adapter à la pénurie, voire à l’absence de salariés en interne.
Ingédients de l'entreprise : plus d'activités, moins d'effectifs, plus de sous-traitance
Voici quelques éléments chiffés pour bien comprendre. Le volume d’activités traitées en 2017 a été plus important que les prévisions. Pourtant...
Des effectifs à la baisse
- 6 798 pour l’intervention (– 12,03 %),
- 3 878 pour back-office et conduite d’activité (– 9,76 %),
- 2 342 en encadrement et soutien (– 3,75 %),
- 1 974 en support et logistique générale (– 7,63 %),
- 1 817 chargés d’affaires (– 4,10 %).
Une sous traitance à la hausse
- Production grand public : 79 % (76 % en 2016),
- SAV grand public : 75 % (71 % en 2016),
- Production FTTH: 94 % (95 % en 2016),
- SAV FTTH: 45 % (40 % en 2016),
- Entreprise : 8 % (5 % en 2016),
- SAV boucle locale : 67 % (67 % en 2016).
D’ici fin 2019, la baisse des effectifs prévue est de 22 %, limitée à –16 % avec les recrutements attendus, selon la direction.
À chacun sa cuisine...
Le projet « Modèle UI2019 » présenté au CCUES préconise une fusion des UI à la maille de chaque directions d'Orange territoriales (DO), à l’image des 2 UI de la DO du nord de la France et de la DO de Réunion-Mayotte.
Sont ainsi envisagés la fusion des 3 UI Alpes, Auvergne et Lyon sur la DO centre-est et le passage à une seule UI au lieu de 2 sur les DO est, Normandie-centre, ouest, sud et sud-ouest. Seule la DO sud-est ferait exception en conservant ses 3 UI (Marseille, Provence-Côte d’Azur et Rhône-Durance) et l’UI Corse qui restera attachée à la direction renforcée Corse. Du côté de la DO Île-de-France, le regroupement des UI a déjà ramené leur nombre à 3 (Île-de-France centre, Portes de Paris et affaires), contre 6 il y a quelques années.
Le calendrier de ces réorganisations est laissé à la discrétion de chaque direction, tout en affichant une échéance au S1-2019.
Notre fédération dénonce une gestion prévisionnelle des emplois et compétences préjudiciable à l’intervention, à sa qualité et à son personnel :
- dégradation des conditions de travail, due au manque d’effectifs (salariés partants non remplacés),
- perte de compétences,
- manque de reconnaissance,
- faibles perspectives d’avenir sur les métiers de back-office de l’UI.
Aussi exigeons nous: :
- des recrutements pérennes en nombres suffisants,
- la ré-internalisation des activités,
- l’amélioration des moyens et des conditions de travail,
- le respect de la vie privée/vie professionnelle,
- la reconnaissance des compétences et qualifications,
- un accompagnement des salariés à la hauteur de leur charge de travail et de leur qualité d’adaptation,
- le respect des instances et des procédures pour tous les projets,
- l’arrêt des réorganisations à marche forcée.