Organisations
Les élus CGT de la Macif prennent leurs responsabilités mais les autres ?
« On n’est pas des Bisounours », disait Adrien Couret, directeur général adjoint délégué de la Macif, lors d’une interview pour l’Argus de l’assurance le 21 juin 2018.
Effectivement, la direction de la Macif prouve un peu plus chaque jour dans ses décisions que l’on se trouve bien loin du monde des Bisounours.
Le modèle social du groupe (nouveau nom du nouveau modèle social ) et la mise en place de la nouvelle organisation IARD vont terriblement altérer les conditions de travail des salariés et leur vie personnelle.
Bien qu’en opposition avec le nouvel accord d'entreprise, la CGT a fait de multiples propositions pour amender ce texte lors des négociations, comme par exemple : créer une commission de recours composée de délégués du personnel et de membres des services de RH en cas de contestation de l’évaluation, mettre en place un entretien de carrière, reconnaître le droit au refus du salarié opposable à l’employeur pour les déplacements ponctuels, répondre par des formations techniques de bon niveau à l’obligation de conseil qui pèse de plus en plus sur le salarié, avoir l’engagement de la direction de déposer plainte en cas d’agression d’un collègue en agence notamment etc.
Le credo de la direction nationale était : « On ne s’arrêtera pas tant qu’un mur ne se dressera pas devant nous ».
Les salariés, qui se sont mobilisés à l’appel de la CGT, ont réellement pesé sur les ambitions de la direction. Souvenons-nous que l’augmentation du temps de travail n’était assortie au départ d’aucune proposition d’augmentation de salaire ni de compensation en temps. Ce qui a été obtenu a certes été insuffisant mais ne l’a été que parce que les salariés se sont battus.
Des négociations régulières se sont tenues dans les couloirs ou en bilatérales. La CFE-CGC et la CFDT ont accepté ces échanges en catimini, excluant de fait la CGT qui est la 2ème organisation syndicale au niveau du groupe. Cette pratique non prévue par les textes et excluant la CGT était illégale. Qu’à cela ne tienne, la direction, la CFDT et la CFE-CGC s’entendent en ce moment pour exclure la CGT par voie d’avenant au MSG de la commission chargée de suivre la mise en place de l’accord.
Et que dire de ceux qui aujourd’hui dénoncent la direction en l’accusant de ne pas respecter le texte et vont même jusqu’à lui octroyer un carton rouge, comme s’ils découvraient les choses alors que réunions après réunions, la CGT dénonçait ce qui se tramait sans jamais rencontrer un seul soutien de leur part. Ils ont, en connaissance de cause, signé un chèque en blanc, laissant toute latitude à l’employeur, et fragilisant toujours plus les salariés.
Et que dire de ceux qui aujourd’hui dénoncent la direction en l’accusant de ne pas respecter le texte et vont même jusqu’à lui octroyer un carton rouge, comme s’ils découvraient les choses alors que réunions après réunions, la CGT dénonçait ce qui se tramait sans jamais rencontrer un seul soutien de leur part. Ils ont, en connaissance de cause, signé un chèque en blanc, laissant toute latitude à l’employeur, et fragilisant toujours plus les salariés.
Seule la CGT se démenait en questionnant inlassablement la direction pour tenter de changer les textes. Entendre aujourd’hui « nous ne savions pas » ou « ce n’est pas ce que nous avons signé » est intolérable !
Les signataires ne peuvent pas se défausser par crainte des résultats aux prochaines élections professionnelles, fin 2019.
La CFDT et la CFE-CGC doivent prendre leurs responsabilités et assumer leur signature !
Au CHSCT national, le cabinet d’expertise Sextant a rendu un rapport accablant sur le projet de transformation IARD. Il pointe du doigt l’absence d’identification, d’évaluation et de solutions face aux risques pour les salariés. La signature de cet accord met délibérément les salariés en danger.
Le 25 septembre dernier, face aux constats de l’expert, la CFDT et la CFE-CGC pouvaient difficilement voter autrement que contre le projet. Idem en CCE. Concernant l’organisation du temps de travail, ils refusent l’expertise. Pour la CGT, c’est le retrait du projet qui s’imposait.
Rappelons-le, économiquement, rien ne contraignait la Macif à revoir ses accords. Le 25 avril 2018, l’Argus de l’assurance titrait « La Macif affiche un bénéfice net en hausse de 43 %, soit 265 millions d’euros ».
Le travail doit s’adapter à l’homme et l’employeur est le garant de notre santé au travail, cf art.L4121-1 du Code du Travail.
Les transformations qui s’opèrent vont complètement à l’encontre de l’amélioration des conditions de travail.
51 % des salariés du pôle sud-ouest, 52 % des salariés du pôle sud-est et 50 % des salariés du pôle Île-de-France ont choisi la compensation en temps. Au niveau de Macif France entière, 46 % des salariés refusent l’augmentation du temps de travail alors que des pressions sous différentes formes ont été exercées incitant les collègues à choisir la compensation financière.
Concomitamment à la parution des résultats, le DRH du groupe, Benoît Serre, quitte brutalement le navire pour poursuivre sa carrière ; d’autres font de même, comme Azzedine Bounouara du pôle développement social de la direction et président de l’ICCHSCT, est très impliqué dans les négociations.
Aujourd’hui, nos prévisions inquiétantes se concrétisent : fermetures de centres, d’agences, pression dans les services, 37h voire plus et horaires (moins) variables. Tout se met en place dans la désorganisation la plus totale.
Le modèle de la concurrence (déjà dépassé) est cloné pour être appliqué de force, sans tenir compte de la réalité de terrain et de l’identité spécifique de la Macif.
Il faut parfois rétablir la vérité ; c’est urgent et nécessaire.
Pour rappel, les syndicats signataires représentent 52,1 % des salariés.
La CGT reste majoritaire chez les employés.
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