Organisations
Les dessous de la grève du 21 juillet 2010 dans l'aviation civile
Le ciel français vient pour la 3ème fois depuis le début de l'année d'être secoué par la colère d'une intersyndicale de la direction générale de l'aviation civile (CGT, FO, UNSA/électroniciens, CGC) rejointe par la CFDT et l'UNSA/contrôleurs aériens... Motif d'insatisfaction : la négociation protocolaire en cours au sein de la DGAC prévoirait de donner un blanc-seing au souhait du Ministre de construire l'Europe du contrôle aérien par le biais d'un opérateur unique, démantelant la DGAC et réduisant les effectifs ainsi qu'en fermant certains services !
- Rappelons que cette intersyndicale refuse obstinément de participer aux négociations protocolaires sous prétexte qu'en prévoyant une fin des négociations le 21 juillet, le calendrier serait trop serré, alors que les négociations ont officiellement débuté le 19 octobre 2009 !
Le 20 juillet, alors que la veille lors de la réunion légale de conciliation, le directeur général refusait de retirer du projet la déclaration d'intention gouvernementale, la négociation tenue avec les organisations non-grévistes (SNCTA, UNSA/techniciens et cadres, CFTC) débute par l'annonce que toute référence à ce sujet est retirée du texte et que le Ministre recevra les organisations syndicales en septembre pour examiner les suites à donner aux recommandations du rapport Savary (mandaté par le Ministre pour traiter du dossier), soit exactement ce qui est demandé par l'intersyndicale... Cela n'empêche pas le lendemain matin l'intersyndicale de maintenir le préavis de grève en prétendant que cette nouvelle « version du protocole relève plus d'un habillage cosmétique que d'une réelle avancée sur le fond du dossier », et en reprochant à la CFDT et l'UNSA/contrôleurs aériens de rejoindre la table des négociations... Mauvaise foi, quand tu nous tiens !
Le 22 juillet en fin d'après-midi, un protocole d'accord est proposé à la signature des organisations syndicales. La signature officielle interviendra le 30 juillet prochain. Protocole garantissant améliorations statutaires et indemnitaires pour l'ensemble des personnels, ce qui dans le contexte actuel n'est pas un mince effort...
En application des dispositions transitoires de la loi sur le dialogue social dans la fonction publique, ce protocole sera déclaré valable s'il est signé par au moins une organisation syndicale représentant 20 % des personnels et que des organisations syndicales représentant au moins 50 % des personnels ne fassent pas valoir leur droit d'opposition...