Les cadres français malades du multilinguisme dans l'entreprise
Les cadres sont indulgents envers eux-mêmes et s'attribuent d'excellentes notes en langues étrangères avec par exemple une note moyenne de 7,7 sur 20 en anglais.
Systran, le leader mondial des technologies de traduction automatique, dévoile les résultats d'une enquête réalisée à sa demande par l'Ifop sur le multilinguisme dans l'entreprise sur un échantillon de 802 cadres d'entreprises privées de plus de 50 salariés.
Les cadres se disent généralement multilingues. 75% d'entre eux déclarent pratiquer une ou plusieurs langues autres que leur langue maternelle. En majorité (58%) ces cadres pratiquent une seule langue étrangère, 34% en pratiquent deux et 8% déclarent en pratiquer trois.
Des cadres pourtant mal à l'aise
L'indulgence des cadres s'arrête à eux-mêmes. Pour 60% d'entre eux, le niveau de maîtrise des langues étrangères dans leur entreprise est mauvais. Pourtant, ils sont 50% à déclarer que la pratique d'au moins une langue étrangère est une exigence de leur entreprise au moment du recrutement.
49% des cadres se disent mal à l'aise lorsqu'ils sont confrontés à une langue étrangère dans leur activité professionnelle. L'apprentissage des langues étrangères est essentiellement le fruit de l'enseignement secondaire (89%) ou supérieur (48%). 40% des cadres disent avoir appris une langue étrangère grâce à un séjour à l'étranger. Seulement 25% disent avoir bénéficié d'une formation en entreprise.
Les deux tiers des cadres déclarent n’utiliser de langues étrangères que de temps en temps, rarement voire jamais. Ces langues sont pratiquées essentiellement à l’oral lors d’appels téléphoniques (67%) de réunions en France (44%) ou à l’étranger (40%) et lors de conférences téléphoniques (41%) ou de vidéoconférences (24%).
Cependant, 91% des cadres pratiquant au moins une langue étrangère reconnaissent devoir lire des documents rédigés dans une autre langue que le français (documentations 76% ; courriels 74% ; procédures 49% ; courriers 45%).
Les deux tiers des cadres déclarent devoir utiliser dans leur entreprise des outils (logiciels, manuels, appareils, sites Internet) dans une autre langue que le français.
73% des cadres déclarent avoir à rédiger des documents en langue étrangère (courriels 65% ; documentations 37% ; courriers 34% ; procédures 25%).
Quels outils ?
Face aux langues étrangères, 44% des cadres déclarent disposer de logiciels de traduction, 19% ont accès à des traducteurs humains et 4% à des interprètes. Ils sont 83% à déclarer avoir déjà utilisé un logiciel de traduction automatique sur Internet ou sur leur poste de travail.
Cependant, 30% des cadres déclarent ne disposer d’aucun moyen dans l’entreprise pour gérer les langues étrangères.
Les deux tiers des cadres (63%) traduisent eux-mêmes des documents. 22% déclarent utiliser un logiciel de traduction automatique, 11% confient la traduction à un tiers dans l’entreprise, 4% seulement font appel à un traducteur professionnel payé par l’entreprise.
« Quelle garantie a l'entreprise sur la qualité et la cohérence de ces traductions si cette tâche est si peu contrôlée et si décentralisée ? Face au multilinguisme idéalisé, les cadres manquent encore cruellement de compétences et d'outils pour incarner cette compétitivité. » déclare Dimitris Sabatakis, Président de Systran.