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01 / 02 / 2013 | 4 vues
Eric Beynel / Membre
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L’irrationnelle légèreté du gouvernement sur les ondes électromagnétiques

Le 31 janvier 2013, une proposition de loi relative à l’application du principe de précaution défini par la charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques devait faire l’objet d’un débat à l’Assemblée nationale. Ce texte aurait dû être l’occasion pour les députés d’échanger et d’exposer leurs points de vue et arguments autour d’un sujet majeur de santé publique. Malheureusement, la Ministre chargée entre autres de l'Innovation et de l'Économie numérique, Fleur Pellerin, en a décidé autrement. La veille du débat, elle s’exprimait dans les médias pour éviter qu’on « n'inscrive dans le dur des choses qui correspondent à des peurs un peu irrationnelles et qui consisteraient à donner un poids juridique à la dangerosité des ondes radioélectriques alors que cette dangerosité n'est pas scientifiquement étayée ».

Le 17 octobre 2012, l’union syndicale Solidaires a organisé une journée de travail et de réflexion (rationnelle, on rassure la ministre) sur la question des expositions aux ondes électromagnétiques, en réunissant plusieurs de nos équipes syndicales et différentes associations (Priartem, Robin des toits, Collectif des électro-sensibles). Cela nous avait permis de mettre certains éléments en évidence :

  • la résolution irrationnelle 1815 de 2011 de l’assemblée parlementaire européenne  sur « le danger potentiel des champs électromagnétiques et leurs effets sur l’environnement », qui recommande, entre autres, de « prendre toutes les mesures raisonnables pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques, notamment aux radiofréquences émises par les téléphones portables, et tout particulièrement l’exposition des enfants et des jeunes, pour qui les risques de tumeurs de la tête semblent les plus élevés » ;
  • la classification irrationnelle en mai 2011 par l’Organisation Mondiale de la Santé des champs électromagnétiques des radiofréquences comme probablement cancérigènes pour les humains (groupe 2B), basé sur un risque accru de gliome, un type malin du cancer du cerveau, associé à l'utilisation du téléphone portable ;
  • la décision irrationnelle du 12 octobre 2012 de la Cour de Cassation italienne qui a admis l’invalidité professionnelle d’un salarié exposé de manière prolongée aux ondes électromagnétiques de son téléphone portable.

Dans plusieurs secteurs où nos syndicats sont implantés, nos équipes militantes essayent de mettre en évidence les risques liés aux expositions aux ondes électromagnétiques (à la RATP, la SNCF, Renault etc.) ou luttent avec les plus grandes difficultés pour faire reconnaître l’électro-sensibilité des salariés. Pour l’union syndicale Solidaires, la seule irrationalité est de refuser le débat public sur les ondes électromagnétiques pour le seul profit d’intérêts privés et au détriment de la santé de tous.

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