Participatif
ACCÈS PUBLIC
19 / 07 / 2012 | 33 vues
Denis Garnier / Membre
Articles : 121
Inscrit(e) le 15 / 02 / 2011

L'impasse de la revendication de la supériorité hiérarchique

« Chef ! Oui, chef ! » : cette phrase m’a toujours marqué.

Mon CAP et mon BEP, ou mon diplôme d’infirmier ou de technicien, d'ingénieur ou d'aide soignant ne m’ont jamais donné l’impression d’être un esclave ou un débile, ni même d’être le serviteur de qui que ce soit. Salarié honnête et consciencieux, j’effectue toujours les tâches qui me sont confiées dans le plus grand respect des règles professionnelles et pour le meilleur des résultats.

La qualité du travail c’est la première condition de sa pérennité


Je comprends qu’il faille organiser le travail car pour produire une œuvre collective, qu’elle soit du soin, ou un plan, un repas ou du linge propre, les uns ne peuvent travailler sans les autres. Pour réaliser ce lien indispensable entre les uns et les autres, pour organiser le travail de façon à ce qu’aucun ne gène l’autre mais au contraire l’aide et le stimule, il y a un cadre, un contremaître, certain appelle cela un « manager ».

D’autres, plus déviants, tentent d’uniformiser cette relation d’équipe par le vocable de « collaborateurs ». Le dictionnaire de l’Académie définit le collaborateur comme une « personne qui travaille avec une ou plusieurs autres à une œuvre commune ». Mais suit juste après « personne qui, sous l'occupation allemande, entre 1940 et 1944, a choisi de collaborer avec les occupants ». La proximité de ces définitions m’éloigne de ce terme pour lui préférer celui de salarié ou de travailleur. Je ne collabore pas, je travaille. Je participe par mes qualifications, mes connaissances et mon expérience à l’œuvre collective du travail.

Mais revenons à ce cadre, ce contremaître, ce manager celui que je considère comme le liant du travail et de sa réalisation. Il met en relation la commande et l’exécution, la demande et l’expression, la matière et le produit, le client et la facture, l’hôpital et le malade.

Je suis un professionnel rémunéré pour exécuter le travail qui m’est confié, dans les règles de l’art qui me qualifient.

Aussi, je n’attends pas d’un cadre qu’il me dise comment je dois faire, mais simplement ce que je dois faire, avec qui et avec quoi ? Si j’estime que le travail demandé n’est pas réalisable dans le délai donné, ou avec le matériel confié ou les outils mis à disposition, je l’en informe sans délai pour qu’il enrichisse sa demande des moyens de la réaliser.

  • Mais lorsqu’il oppose à mes requêtes « c’est moi votre supérieur hiérarchique », j’ai envie de le mettre en situation de travail et de lui demander de me montrer comment on peut travailler, sans outil, sans moyen et sans objectif de qualité.

  • Cette revendication de la supériorité hiérarchique est aussi respectable que l’ordre du maître à son chien. C’est parce que le maître ne comprend pas le chien qu’il se croit obligé de crier son ordre pour imposer son autorité car il n’est pas acceptable qu’un chien n’obéisse pas.

Nous sommes bien loin de Monty Roberts, « l’homme qui sait parler à l’oreille des chevaux ».

La hiérarchie est un mode d’organisation dont la meilleure des perceptions est son invisibilité. Elle accompagne, elle comprend, elle suggère, elle n’impose rien que du bon sens pour du bon travail.

Lorsque mon cadre, mon contremaître, mon manager me donne tout ce qu’il me faut pour bien exécuter les tâches qu’il me confie, alors je vois en lui une personne respectable.
Pas encore de commentaires