Organisations
L'échec des Bleus ? Une belle leçon de management... à méditer chez Canal+
L'échec de l'équipe de France en Afrique du Sud nous permet de tirer quelques leçons de management, applicables à Canal+ en cette période sociale troublée...
Si Aimé Jacquet servait d'exemple il y a encore quelques années dans les écoles de commerce, Raymond Domenech apparaît maintenant comme le parfait contre-exemple. Il nous a donné en direct la démonstration éclatante que les stars ne sont pas nécessairement les meilleures recrues pour former une équipe gagnante.
Recruter des individus au profil soi disant de haut niveau, favoriser les antagonismes au sein même du groupe en imaginant qu'ils serviront d’aiguillon pour le dépassement collectif, tenter de manipuler les médias en distillant quelques informations pour essayer de créer un électrochoc (et surtout se dédouaner de ses responsabilités), tous ces choix se sont finalement révélés catastrophiques.
1ère leçon : on ne peut pas fabriquer une équipe gagnante quant elle est composée exclusivement des « meilleurs » de leur spécialité. Pour gagner, il faut un bon formateur, un dirigeant et une équipe « normale », de niveau moyen. Croire un seul instant que le recrutement exclusif de « l'excellence » permettra de gagner est une absurdité managériale. Merci, Raymond, de nous l’avoir démontré !
2ème leçon : instiller le venin de la division et des antagonismes favoriserait le dépassement individuel et donc le succès final. Erreur funeste ! Nous le vivons tous les jours à Canal+. La montée des antagonismes individuels et collectifs fragilise le corps social de l'entreprise. Au lieu de la mener à l'efficacité, cette vision managériale mène sur des chemins hasardeux pour l'instant, sans conséquence humaine majeure... Mais que de dégâts en 4 ans !
3ème leçon : l'individualisme conduit à l'échec collectif. Banalité ? Idée simpliste ? il suffit d'ouvrir les yeux pour comprendre les dégâts provoqués par cette montée de l'individualisme. Jamais les salariés n'ont été aussi refermés sur eux-mêmes, attendant pour certains l'inéluctable discours « T'as pas encore bougé... », « Sois proactif, allons, fais ton marché...Va frapper aux portes », « Tu vas pas t'endormir, il est temps que tu prennes ta carrière en main... »
Discours d'une bêtise totale ayant pour seul objectif de faire croître le nouveau sésame de la gestion du personnel de Canal+ : le « turnover ».
4ème leçon : de la nécessité d'un objectif fédérateur... Lorsque les objectifs sont clairement fixés, la troupe peut se mettre en action dans le meilleur ordre pour les atteindre. Dans le cas contraire, c'est à nouveau l'individualisme et ses travers qui l'emporteront. Un objectif qui ne mobilise pas fragilise, et tue le collectif au profit de l’individualisme.
Où est le projet collectif de Canal+ ? Quelle télévision pour demain ? Comment allons-nous nous adapter aux nouveaux défis technologiques ? Le seul développement international ne saurait servir de sésame lorsque le coeur du réacteur restera alimenté pour longtemps encore par les activités françaises...
Toutes ces questions restent en suspend, favorisant l'éclosion d'objectifs spécifiques dans chaque entreprise, renforçant les silos que l'on veut abattre depuis des lustres...
5ème leçon : gérer les conflits individuels sans les exploiter collectivement. Plutôt que de traiter individuellement le cas d'un joueur qui « pète un câble », l'entraîneur s'en sert pour mettre en cause l'ensemble de l'équipe. Résultat : l'esprit d'équipe s'est vite reformé pour dénoncer la manipulation médiatique de cette affaire et mettre au jour les incompétences managériales.
Dans cette affaire, depuis le début, un contre-pouvoir efficace aurait peut-être permis de pointer les manques et les faiblesses collectives, les dérives et les incompréhensions.
Mais ici, comme dans l'entreprise, ce contre-pouvoir est indésirable. Seule la voix du chef, fut-il en second, doit être écoutée. Il sera bien assez tôt pour analyser les échecs, alors que les personnes qui en auront porté la responsabilité seront bien loin de leurs forfaits à l’heure de vérité. Cela vous renvoie à quelques exemples vécus ou à venir à Canal+...
N'attendons pas que la situation se dégrade trop au point qu'elle pourrait provoquer des ruptures irrémédiables. L'alerte est lancée depuis de nombreux mois. Faut-il se contenter des résultats chiffrés pour comprendre ce qu’ils contiennent en souffrance et en germes de révolte ? La réussite économique ne saurait masquer indéfiniment les manques et les faiblesses sociales de nos organisations.
Un équilibre est possible. Le social n'est pas l'ennemi de l'économique. Tant que rien ne casse, poursuivez… Il sera bien temps de sanctionner lorsque la rupture provoquera quelques catastrophes bien visibles...
Un brin d'écoute, la réaffirmation de quelques valeurs fondamentales comme le respect, la transparence ou la probité, l'arrêt des dénigrements individuels, des objectifs expliqués et partagés... Finalement, une équipe ressoudée, voilà ce que nous pourrions tirer comme leçons de management après l'échec retentissant de l'équipe de France en Afrique du Sud. Applicables chez nous ? Sans aucun doute.
Si Aimé Jacquet servait d'exemple il y a encore quelques années dans les écoles de commerce, Raymond Domenech apparaît maintenant comme le parfait contre-exemple. Il nous a donné en direct la démonstration éclatante que les stars ne sont pas nécessairement les meilleures recrues pour former une équipe gagnante.
Recruter des individus au profil soi disant de haut niveau, favoriser les antagonismes au sein même du groupe en imaginant qu'ils serviront d’aiguillon pour le dépassement collectif, tenter de manipuler les médias en distillant quelques informations pour essayer de créer un électrochoc (et surtout se dédouaner de ses responsabilités), tous ces choix se sont finalement révélés catastrophiques.
1ère leçon : on ne peut pas fabriquer une équipe gagnante quant elle est composée exclusivement des « meilleurs » de leur spécialité. Pour gagner, il faut un bon formateur, un dirigeant et une équipe « normale », de niveau moyen. Croire un seul instant que le recrutement exclusif de « l'excellence » permettra de gagner est une absurdité managériale. Merci, Raymond, de nous l’avoir démontré !
2ème leçon : instiller le venin de la division et des antagonismes favoriserait le dépassement individuel et donc le succès final. Erreur funeste ! Nous le vivons tous les jours à Canal+. La montée des antagonismes individuels et collectifs fragilise le corps social de l'entreprise. Au lieu de la mener à l'efficacité, cette vision managériale mène sur des chemins hasardeux pour l'instant, sans conséquence humaine majeure... Mais que de dégâts en 4 ans !
3ème leçon : l'individualisme conduit à l'échec collectif. Banalité ? Idée simpliste ? il suffit d'ouvrir les yeux pour comprendre les dégâts provoqués par cette montée de l'individualisme. Jamais les salariés n'ont été aussi refermés sur eux-mêmes, attendant pour certains l'inéluctable discours « T'as pas encore bougé... », « Sois proactif, allons, fais ton marché...Va frapper aux portes », « Tu vas pas t'endormir, il est temps que tu prennes ta carrière en main... »
Discours d'une bêtise totale ayant pour seul objectif de faire croître le nouveau sésame de la gestion du personnel de Canal+ : le « turnover ».
4ème leçon : de la nécessité d'un objectif fédérateur... Lorsque les objectifs sont clairement fixés, la troupe peut se mettre en action dans le meilleur ordre pour les atteindre. Dans le cas contraire, c'est à nouveau l'individualisme et ses travers qui l'emporteront. Un objectif qui ne mobilise pas fragilise, et tue le collectif au profit de l’individualisme.
Où est le projet collectif de Canal+ ? Quelle télévision pour demain ? Comment allons-nous nous adapter aux nouveaux défis technologiques ? Le seul développement international ne saurait servir de sésame lorsque le coeur du réacteur restera alimenté pour longtemps encore par les activités françaises...
Toutes ces questions restent en suspend, favorisant l'éclosion d'objectifs spécifiques dans chaque entreprise, renforçant les silos que l'on veut abattre depuis des lustres...
5ème leçon : gérer les conflits individuels sans les exploiter collectivement. Plutôt que de traiter individuellement le cas d'un joueur qui « pète un câble », l'entraîneur s'en sert pour mettre en cause l'ensemble de l'équipe. Résultat : l'esprit d'équipe s'est vite reformé pour dénoncer la manipulation médiatique de cette affaire et mettre au jour les incompétences managériales.
Dans cette affaire, depuis le début, un contre-pouvoir efficace aurait peut-être permis de pointer les manques et les faiblesses collectives, les dérives et les incompréhensions.
Mais ici, comme dans l'entreprise, ce contre-pouvoir est indésirable. Seule la voix du chef, fut-il en second, doit être écoutée. Il sera bien assez tôt pour analyser les échecs, alors que les personnes qui en auront porté la responsabilité seront bien loin de leurs forfaits à l’heure de vérité. Cela vous renvoie à quelques exemples vécus ou à venir à Canal+...
N'attendons pas que la situation se dégrade trop au point qu'elle pourrait provoquer des ruptures irrémédiables. L'alerte est lancée depuis de nombreux mois. Faut-il se contenter des résultats chiffrés pour comprendre ce qu’ils contiennent en souffrance et en germes de révolte ? La réussite économique ne saurait masquer indéfiniment les manques et les faiblesses sociales de nos organisations.
Un équilibre est possible. Le social n'est pas l'ennemi de l'économique. Tant que rien ne casse, poursuivez… Il sera bien temps de sanctionner lorsque la rupture provoquera quelques catastrophes bien visibles...
Un brin d'écoute, la réaffirmation de quelques valeurs fondamentales comme le respect, la transparence ou la probité, l'arrêt des dénigrements individuels, des objectifs expliqués et partagés... Finalement, une équipe ressoudée, voilà ce que nous pourrions tirer comme leçons de management après l'échec retentissant de l'équipe de France en Afrique du Sud. Applicables chez nous ? Sans aucun doute.
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