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12 / 06 / 2015 | 62 vues
Cfe-Cgc + Cgt / Kuehne + Nagel / Membre
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Kuehne + Nagel ferme notre entrepôt : une responsabilité partagée avec Carrefour, le donneur d'ordres

Qui est notre employeur ? La question se pose à nous, les salariés de la logistique. Nous, les 128 salariés en CDI et les 40 équivalents temps plein en intérim de l’entrepôt Kuehne + Nagel de Libercourt Brasserie (Nord-Pas-de-Calais), travaillons en effet exclusivement pour Carrefour.

  • Au total, 1 138 salariés de Kuehne + Nagel SAS (France) sur 4 700 sont à l’œuvre pour Carrefour qui représente 30 % du chiffre d’affaire de notre employeur.

Communication positive de Carrefour sur son projet Caravelle

Sur les 50 entrepôts de Kuehne + Nagel SAS en France, 10 seront concernés par Caravelle, le plan de réorganisation logistique de notre donneur d’ordres qui vise à économiser 250 millions d’euros par an à partir de 2016, en diminuant de 25 % les distances parcourues entre les entrepôts et les magasins.

L’occasion d’assurer la promotion du volet écologique d’un plan qui apparaît en outre comme socialement responsable puisque Carrefour s’est engagé à ne licencier aucun de ses salariés en poste dans ses entrepôts et à proposer à ceux-ci des mobilités à moins de 20 km de leur lieu de travail d’origine. Voilà de quoi assurer une communication positive sur ce projet qui rebat toutes les cartes de la logistique avec un nouveau maillage des entrepôts : certains ferment, d’autres se créent et d’autres s’agrandissent.

Quelles conséquences sociales chez les sous-traitants ?

La question des conséquences sociales de Caravelle sur les entrepôts gérés par les sous-traitants se pose avec une acuité toute différente. Des emplois vont être perdus car ni Kuehne + Nagel ni Carrefour n'est engagé à garantir nos emplois.

Certes, Kuehne + Nagel va nous proposer des mobilités dans d’autres entrepôts. Le problème est que tous ces reclassements sont localisés en Île-de-France principalement. Sérieusement, combien d’entre nous accepterons de déménager pour conserver leur poste avec les sommes ridicules que Kuehne + Nagel ose nous proposer pour inciter les gens à quitter leur région ? Les prix de l’immobilier étant ce qu’ils sont en région parisienne, c’est clairement dans le mauvais sens que l’on nous propose de bouger. La frustration est d’autant plus grande que Kuehne + Nagel dispose d’au moins 3 entrepôts situés à moins de 30 km du nôtre. Proposer ne serait-ce que 2 ou 3 postes dans ces entrepôts proches aurait certes été symbolique mais ne pas le faire est incompréhensible pour les salariés.

Nous sommes réalistes, l’activité logistique mute. Les entrepôts Kuehne + Nagel de notre bassin d’emploi ne peuvent absorber tous les emplois supprimés sur notre site.

Soupçon d'entente entre notre employeur et Carrefour

Nous avons l’impression d’être licenciés par Carrefour tout en mettant en doute la volonté de Kuehne + Nagel d’avoir cherché un nouveau client.

Nous avons fortement l’impression qu’il y a une forme d’entente entre notre employeur et Carrefour dans ce vaste mouvement... Serions-nous une variable d’ajustement alors qu’en Île-de-France justement, des entrepôts vont s’agrandir ou s’ouvrir grâce à Caravelle ? Un entrepôt est même en construction. Kuehne + Nagel et Norbert Dentressangle y travailleront ensemble dans un premier temps, avant que Carrefour ne choisisse le plus performant.

Carrefour ne nous proposera qu’entre 10 et 26 reclassements, principalement dans ses magasins, qui plus est très loin de nos domiciles et ce sont des postes de bouchers que l’on propose à des logisticiens. Où allons-nous ?

Donc à minima, plus des trois quart des salariés de Libercourt risquent de se retrouver sur le marché de l’emploi car ni Kuehne + Nagel, ni Carrefour ne prend pleinement ses responsabilités. Nous avons l’impression d’être licenciés par Carrefour tout en mettant en doute la volonté de Kuehne + Nagel d’avoir cherché un nouveau client.

C’est en effet en novembre 2013 que la direction nous a informés que Carrefour mettait un terme au contrat fin 2015. Or, deux ans, c’est très court pour renégocier un contrat logistique. D’autant plus court que l’on n’a pas senti une réelle volonté de chercher un repreneur ou un nouveau client. Comme par hasard, c’est le 12 mai, veille de la première session de négociation du PSE, qu’un potentiel nouveau client a visité notre site... Doit-on y voir un écran de fumée ? Nous comptons bien argumenter sur une absence de volonté de Kuehne + Nagel de trouver un repreneur ou un nouveau client du fait de l’entente globale scellée avec Carrefour. Nous refusons d’être les laissés pour compte d’un grand jeu de mécano.

Pour en savoir plus, contactez :
Henri Ponthieu, DS CGT de Kuehne + Nagel de Libercourt Brasserie >
06 31 96 86 13 > dorothee.pottier@free.frn ;
Osciane Terrier, DS CFE-CGC de Kuehne + Nagel de Libercourt Brasserie >
07 77 70 59 66 > k_n_brasserie@hotmail.fr.

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