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02 / 03 / 2009 | 60 vues
Groupemoniteur Intersyndicalegmam / Membre
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Groupe Moniteur : quand le stress positif est synonyme d'hypocrisie

La direction du groupe Moniteur a organisé jeudi 26 février une réunion d’information animée par une psychologue du travail, Mme Staroswiecki, qui exerce en relation avec notre centre de médecine du travail. A cette réunion assistaient le Docteur Schnell et la DRH, ainsi qu’un très petit nombre de salariés (7).

Les salariés auraient peut-être été plus nombreux si la réunion avait été clairement présentée par la DRH comme étant consacrée au stress au travail…

Madame Staroswiecki, après des généralités sur le sujet, a longuement détaillé les « qualités du stress » (?), « un allié du salarié dans son travail », et n’a pas hésité à parler de « stress positif », ce qui est pour le moins stupéfiant pour une « psychologue du travail ».

  • En effet, grâce à l’action des organisations syndicales, la responsabilité de l’employeur dans la prévention du stress est reconnue depuis juillet 2008 par l’accord national interprofessionnel sur le stress au travail. Cet accord  transcrit en droit français la directive européenne sur le stress. Depuis, la notion de « stress positif » n’est plus admise dans le monde du travail.


Ne jouons pas sur les mots. S’il est bien entendu que l’investissement dans son travail, la mobilisation de ses compétences et l’émulation peuvent s’accompagner pour le salarié d’une certaine tension, nous connaissons tous les origines du stress que nous vivons. Il provient essentiellement du déséquilibre entre les objectifs fixés par les managers et les moyens donnés pour les atteindre, de la surcharge de travail, du flou de l’organisation et des responsabilités, de l’incertitude sur l’avenir proche.

En ces temps de déménagements à grande échelle, de mutations accélérées de l’entreprise - sans que l’on sache très bien où mèneront ces mutations, avec une direction et des actionnaires rendus nerveux par la crise économique, nous vivons tous au quotidien des conditions propices au développement du stress.
 
Or, à travers une telle réunion « d’information », la direction exprime clairement qu’elle impute les causes du stress aux salariés eux-mêmes. Une fois de plus, elle nie sa responsabilité en refusant d’admettre que le fonctionnement de l’entreprise, son organisation et l’absence de transparence sur ses objectifs réels sont bien les facteurs d’un malaise au travail dont les représentants du personnel enregistrent désormais quotidiennement les manifestations de plus en plus violentes.
 
Les représentants du personnel, et particulièrement les élus du CHSCT, jugent que l’expertise sur les risques psychosociaux et la mise en place d’une cellule paritaire de veille et d’écoute sont indispensables pour dégager des voies d’amélioration et bâtir un plan d’action visant à supprimer les facteurs de stress générés par l’entreprise.

Ces facteurs, en plus d’être nocifs pour la santé des salariés, ce qui est aujourd’hui avéré, sont contre-productifs en termes économiques et de compétitivité, surtout en ces temps de changements profonds.
 
Les élus refusent que la future cellule de veille et d’écoute fasse appel aux services d’une psychologue du travail qui conforte les thèses de la direction.
 

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