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09 / 03 / 2011
Jacky Lesueur / Abonné
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Égalité professionnelle hommes-femmes dans la fonction publique : un rapport de plus ?

Le rapport commandé par le Président de la République en septembre dernier à la Députée Françoise Guégot a été curieusement remis et rendu public la veille de la Journée de la femme. Apparemment, il était bouclé en janvier... mais tenu au frais pour sortir au « bon moment ».

Cela dit, le document qui fait suite à une cinquantaine d'auditions dans les trois fonctions publiques (État, collectivités territoriales et hospitalière) et dans quelques grandes entreprises ne manque pas d'intérêt.

En effet, au delà du constat dressé sur les inégalités qui demeurent malgré un cetain nombre de mesures déjà prises ces dernières années pour favoriser l'égalité professionnelle, et de la confirmation qu'il reste encore bien du chemin à parcourir, Mme Guégot suggère quelques pistes très concrètes à mener en urgence et avec détermination... Ce qui, selon elle, pour l'essentiel, ne peuvent passer que par la loi.

Les 6 propositions du rapporteur :

  • renforcer le dispositif statistique existant pour mieux identifier les obstacles dans le déroulement de carrière des femmes et mettre en place de nouveaux indicateurs ;
  • fixer des objectifs clairs et contraignants de proportion de femmes aux postes de ditection, en obligeant notamment les administrations à employer 40 % de cadres supérieurs d'ici 2017 (actuellement, les femmes représentent à peine plus de 20 % à ces postes dans la fonction publique d'État, 18 % dans les collectivités territoriales et 40 % en milieu hospitalier) ;
  • agir sur la gestion des RH pour améliorer les déroulements de carrières des femmes ;
  • favoriser la conciliation vie privée-vie professionnelle en installant des chartes de « gestion du temps » et en proposant des services facilitant la vie quotidienne ;
  • mettre en place un plan national de formation et de communication à l'égalité professionnelle ;
  • partager ces objectifs avec les organisations syndicales et aboutir à un accord national dans la fonction publique sur ces sujets.

Ce rapport, qui tombait à point nommé, a entre autres conduit Roselyne Bachelot et Georges Tron à exprimer leur volonté de s'inscrire dans la démarche proposée, le Secrétaire d'État à la Fonction publique annonçant même sa volonté d'inscrire certaines mesures (évoquant même l'idée de sanctions ?) dans la loi qui devrait être préparée suite aux négociations sur les non-titulaires.

Attendons donc de voir jusqu'où on ira, au-delà des déclarations de principes et de circonstance...

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L'État incite souvent les autres à faire ce qu'il ne fait pas lui-même. La preuve : sur 192 préfets, il n'y a que ...19 femmes !

Alors que les conseils d'administration des grands groupes privés s'engagent enfin dans la voie d'un paritarisme hommes / femmes, la haute fonction publique ne donne pas l'exemple.


L'initiative ne pouvait être que féminine.
C'est en tout cas ce qu'a dû se dire une députée, Françoise Guégot, qui vient de remettre à l'Élysée un rapport préconisant des mesures législatives pour contraindre la Fonction publique à agir de manière à ce que le plus tôt possible l'encadrement supérieur comprenne au moins 40% de femmes. On retrouve là, la référence au secteur privé, puisqu'une récente loi oblige les conseils d'administration des sociétés privées à prévoir un quota de 40% de femmes dans leurs rangs.

On mesure l'ampleur du travail à accomplir quand on sait que la Fonction publique d'État comprend plus de 51% de femmes, mais que seules 20% d'entre elles ont accès à des postes de direction. Pour la Fonction publique territoriale, le constat est encore plus sévère puisqu'elle compte 18% de femmes dans des postes de direction alors qu'elles représentent plus de 56% des effectifs.

La députée souhaite également que la proportion des femmes parmi les hauts fonctionnaires nommés en conseil des ministres atteigne au moins 40% d'ici la fin du prochain quinquennat. Quand on sait que sur 192 préfets, seulement 19 sont des femmes et qu'elles ne sont que 17 ambassadrices sur 152 ambassadeurs, on voit là aussi, la révolution qui s'annonce.

Sans illusions sur le combat à mener, Françoise Guégot prévoit un certain nombre d'indicateurs et de mesures pour obliger et vérifier le passage à l'acte. En toute cohérence, elle préconise également que les congés de maternité ou les congés parentaux ne viennent plus parasiter l'évolution des carrières des fonctionnaires.

On voit mal comment le président de la République et le parlement pourraient ne pas donner leur aval à ce projet, alors que des échéances électorales comment à se préciser et qu'il y aura sûrement de "sacrées candidates"...