Organisations
Bohringer Ingelheim annonce la suppression de 327 postes dès la fin de la période de garantie d’emploi
Lundi 10 décembre, Boehringer Ingelheim (BI) France a réuni un comité d’entreprise extraordinaire traitant des orientations stratégiques du groupe en France et de la marche de l’entreprise en découlant. En effet, depuis le rachat par le groupe BI de la société Merial SAS en janvier 2017 et l’engagement pris de ne pas toucher à l’emploi durant deux ans, l’entreprise n’a eu de cesse de se réorganiser en France. La fin de la période de garantie d’emploi des deux ans arrivant tout juste à échéance, BI n’a qu’un souhait : la réalisation d’économies d’échelle et de structure, entraînant de fait de grandes manœuvres sociales.
Si les deux sociétés juridiquement distinctes (BI France santé humaine et Mérial SAS santé animale) continuent de cohabiter, c’est bien une seule et même direction BI qui gère les opérations du groupe à capitaux familiaux. En France, ces sociétés représentent 2 300 salariés chez Merial SAS santé animale et 500 chez BI France santé humaine.
La direction annonce ce jour la suppression de 197 postes en santé humaine et 130 postes en santé animale.
Concernant BI France santé humaine, un changement de modèle économique et des conditions d’accès au marché du médicament en France très tendues, puis des décisions du groupe ayant des conséquences sur les activités de BI France ont peu à peu dégradé les comptes de résultats de la filiale en santé humaine. L’absence de relais de croissance ces prochaines années et la mutualisation des organisations avec le nouveau partenaire Merial parachève la dislocation de la filiale.
Dans le pôle santé humaine, les 197 suppressions de postes concerneront essentiellement la visite médicale en médecine générale, la recherche clinique, les affaires médicales et les services de support. Toujours dans l’activité de santé humaine, 120 autres postes seront touchés par « des modifications de contrats ». Ces modifications pourront être refusées par les salariés concernés, qui feront alors l’objet d’un licenciement économique. Ces 120 postes dont les contrats évolueront seront éparpillés dans tous les services de l’entreprise, compte tenu de la réorganisation.
Côté santé animale, au moins 130 postes sont donc supprimés dont principalement des postes dans les opérations commerciales (représentants commerciaux visitant les vétérinaires, qui dispensent des médicaments pour chats, chiens et ruminants) et les fonctions globales (chaîne d'approvisionnement, stratégie globale et qualité globale).
Le planning des négociations s’avère très serré avec la réunion n° 1 planifiée pour le 19 décembre 2018, avec une fin de procédure le 19 avril 2019 et pour une mise en œuvre en septembre 2019.
La CFE-CGC :
- considère que cette décision est la conséquence d’un manque d’anticipation de la direction dans la gestion de l’entreprise ;
- constate une fois de plus que l’emploi est la variable d’ajustement dans une entreprise qui continue de mettre en avant l’augmentation continue du profit financier au détriment de l’humain et de ses métiers ;
- et continue d’affirmer que d’autres solutions sont possibles pour améliorer la productivité, tout en redonnant de l’autonomie aux salariés et du sens dans leur travail.
Le groupe familial BI compte parmi les plus profitables du monde de la pharmacie et est classé parmi les 15 plus grands groupes mondiaux. La famille Boehringer, elle, est classée 10e famille la plus riche du monde. Les syndicats majoritaires demanderont la mise en œuvre de moyens pour les salariés à la hauteur des dispositifs mis en place par les grands groupes pharmaceutiques et en adéquation avec la fortune du groupe.
Contacts :
Yannig Janoir
Délégué syndical central CFE-CGC BI
06.64.02.59.83
Michel Freyburger
Délégué syndical central CFE-CGC Mérial
06.85.72.20.59