Du blanc pour le recueillement à Béziers, du noir pour le deuil et du rouge pour la colère contre les dégâts de la RGPP : pas une semaine sans un drame en lien avec la réduction drastique des moyens dans tous les secteurs de la fonction publique.

Un à deux médecins du travail par département pour assurer la prévention et la protection de la santé des enseignants, écouter leurs souffrances professionnelles, détecter si besoin les premiers symptômes d'une décompensation : de qui se moque-t-on ?

Il y a une urgence : arrêter ce gâchis. Les formes violentes et inhabituelles des passages à l'acte que nous découvrons chaque jour sont en lien avec la radicalité du démantèlement de notre service public. Comment pouvons-nous, à ce jour, bien enseigner, bien soigner, bien accompagner, bien écouter etc. ?

Écrire cela ne veut pas dire que nous ne tenons pas compte des aspects intrinsèques du psychisme et de ses failles mais quels moyens et quels temps nous laisse-t-on pour exercer notre métier de psychiatre ?

La métaphore du pot de terre contre le pot de fer est devenue obsolète car nous sommes maintenant face à un bulldozer qui détruit tout sur son passage, sans respect pour les règles de métier, un bulldozer qui ne sert pas à la construction d'un monde meilleur mais qui tue sur son passage. Il ne s'agit plus seulement de s'indigner mais d’entrer en résistance.