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AP-HP: "les conditions de tels drames étaient réunies et prévisibles" - FO
Le syndicat FO AP-HP s’associe à la douleur des parents et de la famille du petit Yliés décédé à l’hôpital Saint Vincent de Paul. Alors que les personnels sont quotidiennement au bord de la rupture, mis en situation de stress et de difficultés permanentes pour assurer leur mission de soignant, ils seraient aujourd’hui et demain responsables de la situation et des conditions catastrophiques de prise en charge et de sécurité des patients.
FO AP-HP apporte son total soutien à notre collègue infirmière et exige la levée de toute poursuite tant judiciaire qu’administrative. Tout comme la Fédération Force Ouvrière des Services Publics et de Santé, le syndicat FO de l’AP-HP trouve inadmissible que notre collègue infirmière, mise en garde à vue, ait été traitée comme une délinquante pour un acte qui n’est pas intentionnel dans un contexte où dans les établissements hospitaliers publics, le manque de moyens et de personnels, la course à l’activité dégradent les conditions de travail et d’exercice professionnel , l’accueil et la prise en charge des personnes hospitalisées et de leur famille.
Madame Bachelot ainsi que Monsieur Le Guen, Président du CA de l’AP-HP voudraient faire porter sur l’infirmière la responsabilité de ce qui s’est passé alors que toutes les conditions d’un tel drame étaient réunies et prévisibles du fait de la politique d’étranglement financier des hôpitaux, du manque de personnels organisé depuis des années.
Pour FO AP-HP, les véritables responsables sont ceux qui organisent l’asphyxie financière des hôpitaux, la suppression de milliers de postes de personnels, la fermeture de nombreux lits de réanimation comme dans d’autres spécialités médicales ou chirurgicales ont été faute de personnels et d’interdiction pour les hôpitaux de recruter afin de respecter leur plan d’équilibre.
Et ce qui vient de se passer avec cet homme décédé victime d’un malaise cardiaque qui n’a pas pu être accueilli pendant 6 heures faute de place dans un service de réanimation n’est-elle pas la conséquence de cette politique ?
Pourtant, ces drames auraient pu être évités. Ce n’est pas faute d’avoir alerter le Ministère de la Santé sur les conséquences des plans d’économies et du plan de démantèlement des 38 hôpitaux de l’AP-HP. Le 2 octobre, par milliers en manifestation et en grève, les personnels avec l’ensemble des syndicats de l’AP-HP ont dit : « On n’en peut plus, les malades sont en danger, nous ne pouvons plus faire correctement notre travail qui est de soigner. Ca suffit, il faut embaucher pour que nous puissions soigner en toute sécurité les patients. Abandon du plan d’économies et de démantèlement des 38 hôpitaux de l’AP-HP ».
Il est plus que temps, après ces drames, que les autorités ministérielles entendent les innombrables cris d’alarme des syndicats, des personnels et des médecins alertant depuis des semaines et des mois sur la dégradation de la situation des hôpitaux, situation qui va s’aggraver avec la future loi Bachelot « Hôpital Patients Santé Territoires ». Il faudra bien que le gouvernement entende les personnels et leurs syndicats.
Près de 10 000 personnels hospitaliers ont répondu en quelques jours à l’appel des syndicats CGT, FO, CFTC, SUD, CGC, UNSA de l’AP-HP exigeant le retrait de la loi Bachelot (604 au CHU de Nantes, 900 aux Hospices Civils de Lyon, 344 à l’hôpital de Dieppe, 350 au CHI Créteil, 388 à Dreux, 312 au CHS et CHU de Rennes, 250 au CH Aix, …)
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