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10 / 10 / 2016 | 19 vues
Norbert Deme / Membre
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Inscrit(e) le 20 / 09 / 2010

À force de trop tirer sur la corde, la direction de la Poste crée les conditions d’une catastrophe sanitaire

Dans le contexte des déclarations sur la santé au travail des postiers parues dans les médias ce jour, la fédération FO communication a dressé une liste d’éléments constitutifs de la détérioration constante des conditions de travail dans la branche services-courrier-colis.

À force de trop tirer sur la corde, la direction de la Poste crée les conditions d’une catastrophe sanitaire encore pire que celle qu’elle a vécue en 2009 et 2010.

Face à la baisse du volume de courriers distribués et obsédée par sa rentabilité, la Poste se concentre sur l’unique objectif de la réduction des coûts. C'est sa seule et unique stratégie !

Cela se traduit par une recherche effrénée de gains de productivité, où l’humain passe souvent au second plan. Nous affirmons que si la Poste agissait sur les causes des risques professionnels et sur les causes de l’absentéisme conjointement, les gains obtenus combleraient largement à eux seuls la perte de productivité due à la baisse des flux.

Notre syndicat s’étonne que la Poste ne se reconnaisse pas dans les situations de souffrance au travail qu’elle qualifie pudiquement de « situations de mal-être », alors que les rapports officiels des médecins du travail de l’entreprise en attestent.

Les signaux d’alerte relatifs à l’ensemble des pathologies et les conséquences induites, rencontrées le plus fréquemment à la Poste et recensés par les médecins du travail partout dans l’entreprise sont : irritabilité croissante au travail, incivilités internes, violences verbales, pleurs et crises de nerfs au travail, troubles du sommeil, cardio-vasculaires, digestifs, anxiété, syndrome dépressif, troubles du comportement, addictions, épuisement professionnel, intensification et rallongement des tournées obligeant les agents à être en permanence concentrés et hyper-vigilants, ce qui peut mener à l'épuisement ou à l'accident, décompensations de pathologies jusque là quiescentes pouvant entraîner des arrêts longs (début de l'épuisement professionnel), fatigue chronique s'installant chez un nombre croissant d'agents (notamment les femmes et les seniors), perte de sens et des valeurs du métier, ce qui est aussi très dangereux pour la santé au travail...


Ni les numéros vers, ni les formations à la gestion du stress ne limiteront les risques psycho-sociaux. Au mieux, ces actions n'ont aucun effet ; au pire, elles culpabilisent les agents.

Troubles musculo-squelettiques

Trois causes principales sont à l’origine des arrêts de longue durée : les épaules douloureuses, les lombo-sciatiques et les pathologies psychiques.

Mais l’origine des troubles musculo-squelettiques est avant tout organisationnelle : station debout prolongée, augmentation de la durée des travaux extérieurs, intensification du travail, augmentation de la longueur des trajets et du nombre de boîtes aux lettres à gérer, usage extensif de la « sécabilité », terme inventé par la Poste pour définr la répartition de tournées à découvert sur plusieurs facteurs, ou un moindre usage des renforts, une sensible augmentation des efforts quotidiens nécessaires pour finir dans les temps, accentuant la fatigue des postiers, la pause méridienne est devenue une variable d’ajustement pour les facteurs.

En conclusion, suite aux événements très graves survenus ces dernières semaines, qui témoignent du danger imminent d’un retour au pire, notre organisation syndicale rappelle que la santé au travail ne se négocie pas.

La Poste la doit à son personnel. Il est urgent de mettre en place un véritable processus de sécurité et santé au travail à chaque niveau de l’entreprise.

La Poste ne doit pas être exclusivement préoccupée par ses résultats financiers.

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